INSULAE, suite

Exposition
Arts plastiques
Galerie Papillon Paris 03

La principale préoccupation plastique de David Raffini se manifeste par l’utilisation du médium peinture : 

"Outre ce que j'ai nommé être une défiguration dans ma peinture, je suis intéressé par la frontière par laquelle naissent des formes. La naissance de la représentation, si elle est vraisemblablement datée historiquement, découle de la nécessité du langage associé à un instinct de survie des idées et pratiques. Rien n'a changé en somme depuis avant hier que l'homme est né. La technique a certes évolué mais nous sommes toujours à l'aube de notre humanité géologiquement. Je suis en ce sens un peintre primitif qui opère dans sa grotte-atelier du XXIe siècle".

 

Le point de départ pour construire cette première exposition personnelle à la galerie Papillon est une vidéo en cours de réalisation que l’on découvre "en l’état » ; inachevée et démultipliée sur plusieurs moniteurs.

La lecture de l’exposition, qui porte le même nom que la vidéo (INSULAE), se fait par une déambulation initiatique où le regardeur ricoche d’une proposition à l’autre, par le filtre de cette vidéo romantique. L’installation nous fait côtoyer des peintures-paysages ainsi que des interventions in situ. Le déploiement des œuvres dans l’espace devient ainsi le témoignage direct d’une pratique d‘atelier disséquée, où des événements en provoquent d’autres par stratification, ce qui génère des œuvres frontières entre figuration et abstraction, ces paysages abstraits formés par l’expérience de l'atelier.

 

INSULAE présente de manière exhaustive un champ d’expérimentation protéiforme. Dans ce dessein la vidéo est pour l’exposition, ce que le fil d’Ariane est au palais de Knossos. Sous des airs cathares, l’exposition se veut un peu mystique : le mot Insula est l’étymologie de "île", mais aussi la zone du cerveau où se forment la mémoire et le goût.

Si les œuvres sont de ce point de vue des îles constituées par différentes accrétions dans l’atelier, la pratique de l’artiste en général définie séculairement comme celle d’un créateur pourrait être perçue sous le filtre de la géologie ; en strates. Elle existerait depuis la naissance même de l’Insula cérébrale.

 

Sur fond de sublimes paysages des États-Unis ; un personnage erre sans but apparent, dans le film,  transportant avec lui une boite apparemment vide. Cette boite semble évoquer le mythe de Pandore. Les œuvres en seraient donc les mots et non les maux qui en auraient été extraites. La boîte illustre les fondements mêmes de la pratique de David Raffini, elle est la métaphore de l’atelier lui-même. L’objet est en rapport à une conscience du monde qui se construit empiriquement par différents voyages/aventures qui sont ensuite le prétexte à la création dans l’arène de l’atelier. Ces créations tentent de dialoguer avec des histoires qui lient l’individu à la vaste Histoire, celle de l’Art et des Civilisations.

 

En binôme, Pugnaire / Raffini nous avaient déjà en quelque sorte habitué à ce processus dans leurs installations où le regardeur vacille entre une réalité matérielle et la fiction vidéographique que sa création même a provoquée. "L’archipel-exposition" d'INSULAE voudrait nous dévoiler un certain mouvement tectonique, ou traiter d’un néant d’où surgissent encore des formes au delà de frontières apparemment établies :

"L'art est le rien, ce vide entre l’œuvre et le regardeur, l'espace en suspension qui relie deux particules distinctes pour que naisse la manifestation de la Poésie. La pratique, une science empirique où l’artiste lui même n’œuvre pas dans un désir de maîtrise totale, ni des œuvres ni de ceux qui les accueillent".

 

DAVID RAFFINI : Né en 1982 à Bastia, il vit et travaille à Nice, France. Après une maitrise d'Arts Appliqués à l'Université de Corse en 2004, il poursuit ses études à la Villa Arson où il obtient son DNSAP en 2007. En duo avec Florian Pugnaire, ils présentent en 2009 « In Fine » dans le cadre des Modules du Palais de Tokyo et ils investissent à nouveau le Palais de Tokyo pour l’exposition “Dynasty” en 2010. 

Plus récemment, à l’occasion de l’exposition « Le coefficient de Poisson », ils exposent une installation dans le patio de la Maison Rouge une installation spécifique. Le duo Pugnaire et Raffini a obtenu le 17ème Prix de la Fondation d’entreprise Ricard en 2015.

 

L’exposition «INSULAE, suite» est sa première exposition personnelle à la Galerie Papillon. 

Artistes

Adresse

Galerie Papillon 13 rue Chapon 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022