Il était une fois

Exposition collective
Exposition
Photographie
Vincenz Sala Paris 03

Pour la plupart des artistes de l’exposition, objets, photographies trouvées, images de cartes postales, faits divers sont à l’origine de leurs photographies. Ils constituent des fragments, des bribes du réel à partir desquels réfléchir à sa représentation.

 

La pratique d’appropriation est au cœur de la démarche d’Isidore Hibou. Il travaille à partir de photographies d’annonces immobilières représentant des espaces au décor ordinaire qui renvoient à l’ordinaire de la vie. Malgré leur dépouillement, des moments de vie y sont encore palpables dans des détails anodins comme le papier peint, le carrelage, un meuble. Des détails qui suscitent en nous la sensation d’une présence.

 

Nathalie Van Doxell photographie des lieux qui ont été le théâtre de faits divers que les medias dramatisent pour répondre au voyeurisme de la société contemporaine. L’acte photographique consiste à recréer ces lieux comme fiction, en instaurant une tension entre fiction et réel afin de détruire le sensationnel pratiqué par les medias et de réintroduire du sensible. Ses photographies pourraient nous faire penser à un film de David Lynch tant par le manque à voir et le trouble qu’elles produisent que par la liberté d’interprétation laissée au spectateur.

 

La pratique photographique de Christiane Seiffert consiste à sonder l’imagerie des cartes postales en interprétant et en retranscrivant visuellement les motifs qu’elles représentent, plantes, animaux, objets, jusqu’ à incarner elle-même ces motifs.

A travers ce travail de personnification et de mise en scène de son propre corps, elle permet de réfléchir à ce que ces images, en apparence dépourvues de sens, recèlent et que l’on ne perçoit pas.

 

Alberto Sorbelli joue de l’ambigüité et de l’équivoque du corps dans ses performances. Le rôle de la photographie consiste ici à intervenir comme trace et témoignage d’évènements. Les photographies présentent dans l’exposition se référent à une performance intitulée “Au Louvre” en 1994 durant laquelle il défie la sacralité des chefs d’œuvre en adoptant les attributs du travesti, détournant ainsi le regard des visiteurs.

 

La démarche de Tilo Riedel comporte cette mêmevolonté de mettre en œuvre une esthétique de la contestation au moyen du langage en tant qu’il constitue une charge critique. Sur des matériaux pauvres, sac en papier, meuble de cuisine, objets de jardinage qui renvoient à la société de consommation, il inscrit inlassablement des messages au marqueur noir à la fois incisifs et ironiques. La photographie est la trace de ce geste compulsif.

 

 

Pierre Sportolaro développe dans sa pratique de la photographie l’idée d’inaccessibilité. Dans l’image apparait la découpe d’un objet par conséquent hors champ. La lettre jointe à ce dispositif renvoie à son absence. La photographie est dépositaire d’une mémoire, d’un secret, sur lesquels elle se replie.

Adresse

Vincenz Sala 52 rue Notre-Dame de Nazareth 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020