Humanitas

Exposition "Humanitas"

Dans le cadre de la diffusion de sa collection en région, le Fonds régional d’art contemporain Poitou-Charentes présente l’exposition Humanitas à la médiathèque de Vouillé.
Cette exposition, conçue pour l’inauguration de la toute nouvelle médiathèque augure d’un heureux partenariat entre le FRAC et cette institution publique à vocation culturelle.


"Humanitas"

Traductible littéralement par « l’humanité », le nom latin humanitas, décliné dans l’expression studia humanitatis (littéralement « étude de l’humanité ») a généré en Français, à la Renaissance, « les humanités », étude des langues et littératures anciennes grecques et latines ainsi qu’« Humanisme » d’après l’Allemand « Humanismus ».
Si l’Humanisme de la Renaissance peut être considéré comme une pensée du monde axée sur l’Homme quand tout gravitait précédemment autour de Dieu, l’Humanisme du 20ème siècle met en exergue les qualités ontologiques de l’être humain et stigmatise ce qui l’asservit ou le dégrade. Constantes, par-delà les siècles, de ces champs sémantiques connexes, l’enseignement, l’étude et la connaissance fondent l’émancipation de l’individu. L’écrit et la bibliothèque – aujourd’hui la médiathèque – ont été les moyens voire les emblèmes de l’édification de la civilisation occidentale.
Le rapprochement de deux photographies de Candida Höfer risque un raccourci historique et culturel des origines Renaissance de l’Université Espagnole jusqu’à nos jours en passant par le premier tiers belliqueux et apocalyptique du 20e siècle allemand tandis que le tapis-nature de Piero Gilardi peut aussi bien évoquer une aube qu’un crépuscule dramatiquement archaïque de l’humanité. La forme ambiguë qu’il représente par un artifice d’un grand réalisme semble en effet hésiter entre foyer originel et vestiges calcinés. L’oeuvre de Thierry Mouillé, enfin, ancrée dans le temps présent, celui du spectateur, par son dispositif sonore véhément, est presque page blanche et pas tout à fait tabula rasa : elle ouvre au projet d’avenir qu’il nous revient de concevoir.