Horsd'oeuvre n°48

"Relevons d’emblée un paradoxe : le journal que vous vous apprêtez à lire se propose de réfuter, d’une certaine façon, l’approche visualiste de la création contemporaine. Nous nous proposons un voyage au sein de propositions qui se vivent de manière essentiellement tactile, olfactive et gustative, voyage que vous ferez ici pour l’essentiel en parcourant de vos yeux les textes et les images que nous avons récoltés à votre intention. La déconstruction du schème artistique au sein des propositions formelles décrites ici est donc en partie contredite par la nature visuelle de son support. Ou plutôt, nous avons décidé d’assumer que ce qui nous anime ici relève bien davantage d’une envie d’activer différentes formes de porosités et d’identifier des continuités, que de dresser de nouvelles frontières et d’édifier de nouvelles chapelles." 

(...)Toucher, sentir et goûter l'œuvre, c’est accepter qu’elle nous touche, nous pénètre, peut-être nous sente en retour, bref, c’est concéder une bonne fois pour toutes sa qualité d’agent. C’est refuser pour partie la maîtrise et la domination d’un artefact laissé à bonne distance, en dehors de toute possibilité de manipulation. En un mot, c’est mettre de côté l’essentiel de l’expérience de l’art que nous a laissé la modernité en héritage. (...)

extrait de l'édito de Nicolas Xavier Ferrand