HEADS UP!

Heads up est un terme américain utilisé dans le milieu du baseball qui accompagne le passage d’une balle frappée très haut vers les gradins. L'ambiguïté de cette expression, c’est qu’au moment même où on vous invite à localiser la balle, celle-ci est souvent masquée par l’éclat du soleil de la mi-journée. Jason Glasser nous invite, dans son exposition éponyme, à garder la tête haute, à suivre les points de vue qu’il nous désigne, et à observer une pratique artistique en mouvement, dont la courbe et la trajectoire continuent d’évoluer. L’exposition présente les tous derniers travaux - récents ou inédits - de Jason Glasser, et permet un aperçu sur les pratiques diverses de cet artiste : vidéo, peinture, installation, photographie et musique. Jason Glasser y poursuit ses recherches autour du pare-brise de voiture - écran entre le paysage et le conducteur et ses passagers - et explore des techniques anciennes ou plus récentes (le super 8, le diorama, mais aussi le film numérique) dans la réalisation de ses oeuvres. Pour la première fois, Jason Glasser présente des photographies. Jason Glasser est américain, et cela se perçoit dans ses oeuvres, tant dans leur iconographie- influences du pop, de la conquête de l'Ouest, des dessins animés, du cinéma, toujours traitées avec une pointe d’humour et d’ironie - que dans cette utilisation particulière du pare-brise de voiture. La relation image/matière et la médiation image/regardeur introduites par les pare-brise peints de la série Shields ou ceux écrans des vidéos Road trip, sont des questions cruciales qui traversent les oeuvres de l’exposition : la Magic Box et ses scènes peintes sur des plaques de verre, vues à travers un oeilleton, Bag Bike et le sac plastique de la vidéo projeté sur une bâche, en plastique, elle aussi, Clear spot et la tâche claire apparaissant dans des photographies de ciels, participent elles aussi de ces problématiques, qui trouvent leur prolongement dans les fenêtres ouvertes sur le paysage extérieur et sur l’installation Path, où dans la pelouse devenue prairie, Jason Glasser dessine/tond un chemin. Que l’on ne s’y trompe pas, la naïveté apparente des oeuvres de Jason Glasser, est un moyen d’explorer et de critiquer les ressorts de la société contemporaine véhiculés par l‘écran (d’ordinateur, du téléviseur ou encore celui de la voiture)...