He An

Exposition
Arts plastiques
Galerie Templon Paris 03

La Galerie Templon présente pour la toute première fois le jeune artiste conceptuel Chinois He An.

Les sculptures en néon ou en Led de He An sont composées de caractères dérobés aux enseignes lumineuses de sa ville natale, Wuhan. A l’aide de ces idéogrammes récupérés, souvent abîmés par le temps et les intempéries, l’artiste reconstitue des phrases qui le hantent ou les noms de personnes qui lui sont chères, dessinant ainsi en creux un portrait à la fois de l’artiste et de la société chinoise contemporaine.

L’œuvre « He Taoyuan»  est composée de signes lumineux volés à l’enseigne de magasins grâce à la complicité d’amis policiers ou de la mafia locale. Les idéogrammes recomposent le nom de son père, décédé en 2006. Ce nom jeté du haut d’un building est présenté sur le sol de la galerie, fracassé, à l’image du destin de cet homme, spolié par son usine et que l’artiste considère comme une victime du système communiste.

 « Let’s see Whether Brother can help Her » composé après des pérégrinations de plus d’un an dans la ville reprend un Spam très populaire en chine : une arnaque qui circule sous forme de SMS anonymes proposant les faveurs sexuelles de jeunes vierges.

En contrepoint, l’artiste recompose le nom de “Yoshioka Miho (吉冈美穗)”, une des vedettes préférée de l’artiste : une actrice japonaise de films érotiques, dont les vidéos circulaient sous le manteau pendant son adolescence.

« Wer Jetz allein ist, wird es lange bleiben », enseigne lumineuse complètement désossée,   s’inspire du poète allemand Rilke. L’artiste explique que les traductions de sa poésie, découvertes pendant ses années d’université, ont constitué la « lumière » de sa jeunesse. Ici cette « lumière » devient une enseigne lumineuse délabrée dont un seul fluorescent fonctionne encore.

 « Jiu Xian Quiao » est composée d’une ancienne de coiffeur renversée. L’artiste a choisi de la dérober lors d’une ses promenades nocturnes. Croyant entrer dans chez un barbier, il a réalisé qu’il était dans une de ses nombreuses maisons closes illégales qui pullulent aujourd’hui dans sa ville.

Le travail de He An, autobiographique et obsessionnel, propose une approche à la fois intime et subversive de la société chinoise contemporaine. La démarche de l’artiste, entre illégalité et investigation, apporte « un souffle d’authenticité, un morceau de réalité brute » estime Jérôme Sans.

Représentatif d’une nouvelle génération d’artistes émergents dont les œuvres explorent les interdits et des tabous de la culture, He An surprend par sa capacité à associer tendresse du regard et ironie de la critique.
 
Né en 1972 à Wuhan, He An est diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Hubei. Initialement tourné vers la pratique de la photographie, He An poursuit aujourd’hui son travail sur la sculpture et les installations.

L’artiste a exposé au Japon (2000), à New York (2001), à Canton en 2003 et il a participé à des expositions collectives internationales comme « The Real Thing » à la Tate Liverpool en 2007 et « Rendez-vous 2008 » au Musée d’art contemporain (MAC) de Lyon.  En 2009, il présentait sa première exposition personnelle en institution au Ullens Center for Contemporary Art (UCCA) à Beijing sous la direction de Jérôme Sans.

 L’exposition à la Galerie Templon est réalisée en collaboration avec la Hadrien de Montferrand Gallery, Beijing.

 

Horaires

du mardi au samedi de 10h à 19h

Adresse

Galerie Templon 30 rue Beaubourg 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020