Habiterai-je un jour dans la maison ?

Les travaux présentés dans cette exposition sont le résultat d’une résidence effectuée à Clermont-Ferrand entre septembre 2015 et juin 2017.

C’est la première fois dans ma vie de photographe que je réalise une résidence aussi longue. Initialement, elle devait durer une année, puis elle a été prolongée pour développer parallèlement un projet de collecte avec les habitants de Clermont-Ferrand autour de « l’ailleurs ». Cette collecte sera l’objet d’une restitution le long de la ligne de tramway en septembre 2018 dans le cadre du FITE. Dans le cadre de la résidence, il m’était demandé de travailler dans le nord de la ville, sur les quartiers de Croix-de-Neyrat, de Champratel et des Vergnes.

C'était avant tout à moi d’arpenter ces espaces, d’aller à la rencontre de l’autre tout simplement.

C’est ce que j’ai fait les mois qui ont suivi. Petit à petit, les rencontres se sont faites et j’ai commencé à photographier ces quartiers, à trouver ma place dans cette histoire.

Un regret peut-être, celui de n’avoir pas pu vivre quelques temps dans ces quartiers, mais les rencontres y ont été fortes et lumineuses, et n’est-ce pas là le plus important ?

Force est de reconnaître que, loin d’être une simple parenthèse dans l’ensemble de mon travail, cette résidence s’inscrit totalement dans les travaux que je mène depuis longtemps.

Cette recherche de soi, cette quête de savoir d’où l’on vient mais aussi - une question encore plus importante - celle de savoir où l’on va. L’idée du parcours, du cheminement, de l’inscription…

Se reconnait-on en des territoires qui semblent vous offrir une place, une légitimité de par la présence de liens prédéterminés, là où l’on a grandi, là où est la famille, là d’où elle vient ? Ou bien est-ce son parcours de vie, ce que l’on fait, ceux que l’on rencontre qui font que l’on s’inscrit et que l’on trouve sa place ?

L’expérience clermontoise se révèle être une étape importante dans ces questionnements.