Guillaume Pinard

Service public (Face A, Face B)
Exposition
Arts plastiques
Video K.01 - 64400 Pau

Vue partielle de l'installation (face A)

Depuis le début des années 2000, Guillaume Pinard livre, à l’occasion d’expositions et de publications, une œuvre entièrement travaillée par le désir du dessin et l’amour du tracé. Gentiment lubrique, l’univers de l’artiste grouille de créatures farfelues et grotesques, de personnages improbables et insolites, d’objets du quotidien toujours en déroute dont les tribulations viennent se fixer sur les pages de cahiers d’écolier, sur les murs d’une galerie, en petits ou grands formats. Auteur d’animations flash, de stop-motion Guillaume Pinard contribue également à l’émancipation du dessin et à son acoquinement avec les techniques numériques.

Cet automne, l’artiste investit le centre d’art du Parvis avec « Service public »


«  Multiplier les faits, les sollicitations, exciter dans le ventre le feu de nos pulsions ; nous tenir en alerte permanente, capter notre attention, marteler le présent et le chauffer à blanc. Tel est le fait des entreprises de divertissement dont nous sommes depuis longtemps les consommateurs captif et désormais - grâce à la jeunesse algorithmique de nos réseaux - les promoteurs et les producteurs zélés.

Nous ne sommes même plus les poupées d’une main invisible et ennemie qui nous dirige et nous divise. Nous sommes les poupées et les mains ; et aucune injonction n’oblige à ce que nous devisions autrement que par la pétomanie, l’éructation ou d’autres formes de compression des gaz.

Moi- même, je multiplie les formulations régressives, les visions pulsionnelles et développe rarement mes projets au delà de leur volet gastrique. On peut dire que je ne manque pas d’air.Néanmoins, aujourd’hui - est-ce l’âge ? La menace grandissante de l’accident colorectal ? - je subis difficilement cette sidération hystérique du présent, son insolente propagation, comme l’embellit de sa percussion. Sa grimace ne me fait plus rire et la violence de ses coups commence à me faire mal.


Le foie aussi est devenu fragile et je ne veux pas aller jusqu’au combat de trop.

De la phalène exaltée par la promesse d’une nuit permanente, je suis devenu la phalène divertie de son axe lunaire par le mirage des ampoules électriques, égarée devant l’éclat d’un motif qui ne la reconnaît pas et la maintient cependant prisonnière dans la spirale d’une trajectoire insane. Je cherche d’autres repères, une autre échelle de perception et de fréquentations, la complexité d’une structure.

Il faut que je me manifeste, que je fomente une révolution dans mes en- trailles, afin de soumettre la réticulation de leurs terminaisons nerveuses à un système plus vaste, limbique, où l’on puisse se réjouir également d’observer l’expression de la vertu.

J’appelle aujourd’hui ce système : « Service public ».

Guillaume Pinard

Commissaires d'exposition

Adresse

Video K.01 - 64400 Mail du Centre Leclerc Université Avenue Louis Sallenave 64400 Pau France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020