GUILLAUME LEBLON

UNE APPROPRIATION DE LA NATURE
Exposition
Arts plastiques
MRAC - 34410 Sérignan

Le Musée régional d'art contemporain à Sérignan consacre à l'artiste Guillaume Leblon une importante exposition personnelle sur les deux niveaux du musée. Les installations, films ou objets de l’artiste ont un aspect souvent provisoire, énigmatique, volontairement ambigu, entre inachevé et œuvre finie. Il met en dialogue architecture et matériaux avec une extrême sensibilité formelle pour créer un environnement poétique. Utilisant des matériaux modestes tels que le bois, la corde, le papier, le verre, des alliages bruts, le carton, l’aggloméré, jouant de la manipulation, de l’altération et de la transformation, il agence savamment ces pièces pour composer un espace.
Au rez-de-chaussée, une coulée de plâtre à parcourir occupe les 550 m². Le plâtre, matériau utilisé dans la construction depuis l'antiquité, unifie l'espace dans une pellicule réparatrice, protectrice. En recouvrant le sol, le plâtre apparaît comme une seconde peau, une manière de re-panser l'espace. Le plâtre montre une surface, donne corps à ce sol qui devient « image ». L’artiste redéfinit l’espace du musée dans l’horizontalité et dans un geste performatif, le temps de l’élaboration étant conditionné par le temps de séchage de la matière. Ce sol destiné à la déambulation, marqué par de nombreux gestes et actions, devient aussi le réceptacle à des œuvres anciennes ou réalisées spécialement pour l’occasion. Apparaît une sorte de paysage immobilisé : les empreintes au sol telles des traces du passé, sorte de décor pompéien figé à travers les âges, dans une intemporalité liée au statut de ruine. La ruine est ce moment où la nature reprend le dessus sur la culture. Des traces de ce qui a résisté au passage du temps, comme si leur état actuel était éphémère.
Ce sont les matériaux, plutôt que les formes, qui trahissent l'action du temps comme usure : des surfaces apparaissent érodées ou déterrées comme la planche de Curved plate, déformée, tordue, qui ploie sur le mur sous son propre poids à la limite de la rupture, sur le point de basculer. Éléments transformés ou légèrement altérés, éléments fragiles et structures lourdes, cohabitent avec des natures mortes ou une production issue de l'environnement domestique et de l'habitat, comme Vestiaire ou ses objets sommaires. Des objets simples du quotidien, comme du mobilier (Banquette, Meuble), semblent récupérés, posés là, presque abandonnés, en attente, comme des matelas en mousse. Ces différents éléments déposés comme des indices, évocations de paysages, d’architectures, de simples gestes, composent une œuvre comme faisant partie d’un tout. Certains objets interrogent leur contenu. L'objet renferme quelque chose qui n'est plus visible, dissimulé. Il recèle une possibilité de découverte ou de re-découverte, un lieu de mémoire. Ses Chrysocales, telles des chrysalides, entourent, enveloppent, dissimulent, enferment, sous un tressage, des objets banals ou naturels, périssables, comme les fleurs, qui apparaissent comme momifiés. Ses Chrysocales évoquent le culte ancien de l'Égypte, consistant à sauvegarder des objets simples dans les tombeaux pour une autre vie. L'empreinte d’un pantalon ou d’une chemise au sol, associée au papillon prisonnier de la surface, apparaît comme une trace en désordre d'une intimité ou d'une tragédie.
Guillaume Leblon invite le visiteur au déplacement, à percevoir mentalement et physiquement l’espace. Il propose une dérive, une déambulation. Son travail ne se livre pas comme des images directes mais partiellement, grâce à un processus lent, comme un jeu subtil de caches et de révélations.

À l'étage, un ensemble de sculptures en céramique monumentales, les Chariots, est produit spécialement pour l'exposition. Conçus à partir du même élément moulé et répété, les Chariots sont installés sur un sol de carton gris, recouvrant toute la surface de la salle. Entre construction, déséquilibre, répétition de formes, ces sculptures à l'aspect vernaculaire évoquent une pratique quasi-artisanale. Guillaume Leblon emprunte au vocabulaire de la construction, au répertoire de formes architecturales. Un ensemble de lithogravures ou "impressions de pierre", épinglé au mur, révèle des images en deux dimensions, empreintes des éléments constitutifs des Chariots, comme un ensemble de modèles. La question de l'échelle, centrale dans l'œuvre de Guillaume Leblon, détermine le rapport des œuvres entre elles et à l'espace d'exposition. Il donne à voir, à la fois l'idée de l'objet et de son processus d'élaboration.

L'artiste interroge l'œuvre, sa nature et sa structure, sa relation à l'espace. Les stratégies spatiales organisées par l'artiste et le choix même des matériaux visent à mettre en scène des rapports entre l'individu et l'espace. Entre nature et culture, réalité et fiction, gravité et légèreté, superficie et densité, intériorité et extériorité, l'artiste aux installations et aux médiums protéiformes, crée une œuvre évocatrice et mystérieuse.

Tarifs :

5 € tarif normal 3 € tarif réduit : groupe de plus de 10 personnes, étudiants Gratuité : Étudiants en art et architecture, moins de 18 ans, journalistes, demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RMI, membres de l’ICOM

Commissaires d'exposition

Artistes

Horaires

Ouvert du mardi au vendredi de 10h à 18h, le week-end de 13h à 18h Fermé le lundi et les jours fériés

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

MRAC - 34410 146, avenue de la Plage - BP4 34410 Sérignan France

Comment s'y rendre

Aéroport Béziers-Vias A9, sortie Béziers-est, D 37 A9, sortie Béziers-ouest, D 19 Suivre Sérignan Départ Gare de Béziers : Bus Occitan Ligne 16 > Arrêt Promenade à Sérignan Centre administratif et culturel Parking gratuit Accessibilité pour les handicapés
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022