Grégory Derenne

"Rien à voir"
Exposition
Arts plastiques
Galerie Bertrand Grimont Paris 03

Vernissage le samedi 9 septembre de 18 à 21h

 

Les peintures semblent nées d’une chambre noire à laquelle on aurait fait subir une exposition courte et violente. Empruntant au champ photographique, Gregory Derenne procède par négatif. La couleur vient se fondre dans le noir de la toile satinée pour faire apparaître l’image. Cette économie proprement interne de la lumière donne un éclat particulier au motif. Il devient impossible de distinguer l’artificiel du naturel ou d’identifier un moment précis de la journée ou de la nuit.

 

En regardant la beauté inerte de ces lieux sans qualités, les célèbres mots de Baudelaire sur le peintre de la vie moderne, Constantin Guys, revêtent une étonnante actualité : « Il s’agit, pour lui, de dégager de la mode ce qu’elle peut contenir de poétique dans l’historique, de tirer l’éternel du transitoire. » Peintre de la vie postmoderne, des plateaux télé et des escalators en acier brossé, Derenne recadre jusqu’au vertige; il s’intéresse à l’anodin pour le hisser vers le mystérieux. De ces lieux de passage désertés se dégage une inquiétante étrangeté, au seuil de l’irréalité. Ce n’est donc pas un hasard si ses peintures font penser aux scènes de crime que Walter Benjamin voyait dans les clichés d’Eugène Atget, ces « images qui inquiètent celui qui les regarde ; [et pour lesquelles] le spectateur devine qu’il lui faut chercher un chemin d’accès. » Ou peut-être une voie de sortie par un escalier qui semble infini. Autrefois symbole d’élévation spirituelle dans la clarté obscure d’un Rembrandt, de désir sexuel dans les pans de bruns de Duchamp et les couches de gris de Richter, l’escalier d’aujourd’hui ne reflète plus que la vanité des néons restés allumés alors que l’activité a cessé.  (Pierre-Henri Foulon, 2016)

 

«Je veux bien que Derenne se fiche de son sujet, je veux bien que ses peintures de métro ne portent pas plus la marque d’un message social que ses peintures d’églises ne portent celle d’une ferveur religieuse. Mais il reste que son tableau du métro Madeleine a autant de grandeur que ses intérieurs d’église : une grandeur sans ironie, sans pathos, sans froideur — et d’où se dégage le paradoxe bien sincère de la vue contemporaine d’une église d’hier et celui de la vision quasi religieuse d’un escalator de métropolitain — que j’apprécie tant. (…)» (Hector Obalk, «Le subtil ignorant», Le Cahier dessiné, mars 2014)

 

En parallèle : l’exposition « Deus Sive Natura » de Vincent Corpet au 44 rue de Montmorency 75003

 

Galerie Bertrand Grimont

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Dernière mise à jour le 13 octobre 2022