L’agi en France a des objectifs à réactiver
Revenir aujourd’hui sur ces principes fondateurs permet de mesurer à quel point notre conviction est intacte. C’est aussi faire le constat renouvelé de l’ importance de faire reconnaître la création graphique dans notre culture contemporaine. La pratique de notre métier en France est proche de celles de certains de nos confrères dans le monde, mais elle est ici trop souvent considérée comme une aide à « la vente », et non comme une valeur vitale.
Un enseignement de qualité, une valorisation insuffisante
Les jeunes étudiants sont éduqués par des confrères et consœurs de qualité, qui visent à leur faire percevoir la morale que la pratique du graphisme implique, l’engagement individuel qu’elle requiert et la valeur sociale qu’elle représente. L’État français et les collectivités territoriales investissent des sommes significatives pour la formation des futurs acteurs de son environnement visuel. Cet environnement reste, malgré tout, en deçà de nos aspirations.
Les trente dernières glorieuses ?
Pourtant, depuis les années soixante, un véritable chemin a été parcouru, avec la reconnaissance, au moins par nos pairs, d’une culture graphique française. Le citoyen a pu apprécier ses institutions, se voir informé sur la culture, l’éducation, la santé, les transports. Le citadin et le visiteur ont commencé à comprendre la ville, à se repérer sur les routes, à s’informer au quotidien et continuer à avoir du plaisir à lire.
Aujourd’hui de nombreux obstacles s’opposent à la poursuite de cette expérience et à l’épanouissement de notre métier.
- La commande publique et privée n’obéit pas à des règles clairement définies.
- Les commanditaires n’ont pas les connaissances adaptées au dialogue avec les graphistes.
- La pensée « marketing » est le plus souvent l’ instrument majeur de la décision.
- Les droits d’auteur proclamés ne sont pas respectés.
À l’avenir
Afin de préserver l’éthique de notre métier et d’établir une relation économique viable pour tout le monde, les graphistes doivent se fédérer et s’exprimer pour que le dialogue avec les commanditaires puisse s’envisager dans de meilleures conditions. Ainsi, le client ne sera pas seulement un donneur d’ordre et le graphiste pourra entendre ce qui lui est énoncé. C’est ensemble qu’ils contribueront à construire une culture visuelle partagée par tous.
AGI FRANCE