Frédéric Pardo

Oeuvres choisies, 1966-1998
Arts plastiques
Galerie Loevenbruck Paris 06

Huile et tempera sur toile ; 35 x 27 cm
Courtesy Thérèse Pardo / Galerie Loevenbruck, Paris
Photo Jean-Alex Brunelle

 

 

Frédéric Pardo (1944-2005) aura été un artiste à la fois de son temps et complètement en décalage. Figure centrale de la scène psychédélique des années 1960, il s’obstinait par exemple à peindre à la tempera, technique millénaire dont l’usage se perd depuis la fin du Moyen Âge… Intime de Daniel Pommereulle, Erro et Jean-Jacques Lebel, il était le filleul de Jean-Paul Sartre et le plus proche compagnon de route de Philippe Garrel, à qui il a présenté la chanteuse Nico et inspiré le personnage principal du film Les Amants réguliers (2005).

 Son œuvre pictural, d’un symbolisme très spécifique, d’un érotisme puissant, est celui d’un écorché s’accrochant à ce qui le touche au plus intime ; il se répartit en quatre ensembles principaux : les tableaux psychédéliques, les portraits, la période orientaliste, les natures mortes. Ensemble, ils forment un panorama autobiographique saisissant, et d’une rare ampleur. Il faut dire que l’existence de Pardo aura été un étonnant cheminement à travers son temps, l’Histoire avec un grand H, et l’espace, y compris intérieur. 

 Parallèlement à son activité de peintre, Frédéric Pardo a fait partie du groupe Zanzibar qui a fait l’objet de plusieurs rétrospectives et au cours desquelles son court-métrage Home movie (1968), autour du Lit de la vierge de Philippe Garrel, a été diffusé. Parmi celles-ci, Les années pop : Cinéma et politique 1956-1970 au Centre Pompidou en 2001. 

 Dans un idéalisme qui était tout sauf une posture, Pardo a systématiquement refusé toutes les opportunités de monstration ou de vente de ses tableaux, ou presque. Cette exposition personnelle, la première depuis plus de trente ans, qui réunit une vingtaine d’oeuvres en provenance directe de la succession de l’artiste, permettra de découvrir les multiples aspects de cet œuvre complexe, violent et raffiné, dont quelques pièces ont récemment été exposées au Centre Pompidou (Traces du Sacré, 2008), mais aussi au CAPC, musée d’art contemporain de Bordeaux (IAO. Explorations psychédéliques en France, 1968-∞, 2008), ainsi qu’à la Maison Rouge (Sous influences, arts plastiques et psychotropes, 2013). 

Adresse

Galerie Loevenbruck 6 rue Jacques Callot 75006 Paris 06 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020