Frédéric Coché / Laurent Fiévet / Jérôme François / Benjamin Nachtwey : Peinture versus Cinéma
Jérôme François, Le Photographe
huile sur toile, 50 cm x 70 cm
Cette exposition propose les œuvres croisées de peintres : Jérôme François, Benjamin Nachtwey, dont la pratique s’est souvent inspirée de plans/scènes de cinéma pour en arrêter des moments clefs, avec les montages vidéos de Laurent Fiévet qui lui associe/superpose régulièrement peintures et extraits de films emblématiques comme pour en souligner l’essence. Frédéric Coché, avec la peinture d’après le film Shining, utilise à son habitude une image issue d’une œuvre culte, ici empruntée au cinéma.
Le montage vidéo de Laurent Fiévet, Carlotta’s way, associe par effets de surimpression un court extrait de Vertigo d’Alfred Hitchcock, fortement ralenti et retravaillé par des jeux de va-et-vient, et une série de détails des Ménines de Diego Velazquez.
Le montage se divise en quatorze chapitres consacrés chacun à une partie du tableau sur laquelle se déploie, de manière plus ou moins développée, le passage filmique présenté tantôt dans le sens normal de déroulement de la projection, tantôt à rebours. Mettant en mouvement les motifs de la toile ou redéfinissant sa texture, ils engagent une série d’interactions complexes et toujours renouvelée entre les éléments filmiques et picturaux rassemblés. De nouvelles lectures des œuvres apparaissent ainsi proposées et certains éléments qui leur sont propres soulignés. Texte de Laurent Fiévet, 2014
‘...’Entre logique cinétique et picturale, l’œuvre de Jérôme François* s’alimente à la frontière de (ces) dispositifs illusoirement fraternels. Mais, simultanément, les œuvres peintes de l’artiste marquent les limites du cinéma, ces limites génératrices de fascination qu’il ne s’agit pas de transgresser, sauf à prendre le risque de meurtrir l’imaginaire des spectateurs. Dans un geste paradoxal de projection-saisie, puis par une succession de déplacements et de recadrages, J. François reverse au champ de
la peinture, de ses incertitudes et de ses imprécisions, ce qu’un certain cinéma menaçait de vitrifier. Depuis Jackson Pollock jusqu’à Basquiat, en passant par Vermeer et Picasso, le peintre reprend une à une chacune de ces figures tutélaires, replaçant patiemment l’identité des œuvres au-dessus de celle des hommes, et récupérant pour la peinture vive ce que le cinéma avait déjà muséifié…’
La Résistance de l’écran, Stéphanie Katz, 2005
Benjamin Nachtwey(né en 1962 à Hambourg, Allemagne) ‘…procède en tant qu’artiste, dans ses récents travaux, comme un ‘documentariste’ de son environnement,dont le regard de citadin imprègne les observations – observations portant sur la peinture d’architectures urbaines, de stations services et d’intérieurs, souvent conçues sous forme de séries, voire de plans qui ne sont pas en évoquer les images séquentielles d’un film...
Des images comme si elles étaient filmées : La bobine de film est presque épuisée, la vitesse de la projection ralentit et quelques plans fixes apparaissent sur l’écran : la nature, baignée d’une atmosphère d’ombre et de lumière, quelques personnages solitaires, apparemment perdus dans les sous-bois, des pick-ups en marche ou à l’arrêt, se garant…’Open" landscapes” ,W. Aschenborn, 2011.