Frédéric Coché

Frédéric Coché, Ontynient, 2018

 ‘On utilise souvent cette expression pour botter en touche, pour annoncer courtoisement qu'en réalité, ce qui nous tient à cœur, sur le moment, ce qui nous est vraiment important, n'est pas facilement accessible à l'autre. Ce ne sont pas les batailles, les bombes humaines ou aériennes, ni les décisions politiques, changement de loi sociales, la perte de son travail, ni la fureur des grands évènements médiatiques qui réellement ont de l'importance pour une personne, mais plutôt  une petite phrase musicale que l'on entend par surprise et que l'on a associé à une personne chère, que cette petite phrase soit pour un celle d'une sonate pour piano et violon de Vinteuil ou encore de Johnny Halliday, comme l'a montré l'énorme rassemblement lors de la cérémonie de son enterrement. Ici, pour cette série de peintures, il s'agit plutôt de couleurs et d'images, (pour citer encore une fois Proust, je pourrais évoquer le petit pan de mur jaune). Il s'agit donc de raviver un instant (celui du regard) avec la pate colorée qu'est la peinture des échos de nos souvenirs essentiels. Ces souvenirs, comme l'a montré Proust se créent à postériori, par le mélange en surimposition de strates de souvenirs: des souvenirs de profondes émotions où se croisent le passé individuel et collectif (via l'histoire de l'art, dans mon cas).’