François PERRODIN

Manifeste(s)
Exposition
Arts plastiques
Granville Gallery Paris 14

L'exposition de François Perrodin à la Granville Gallery rassemble des travaux de 1994 à 2015, regroupant différents types d'objets et différentes séries développées durant cette période. Ces travaux, situés dans une tradition de l'art géométrique, se caractérisent en premier lieu par une dimension construite revendiquée. Dans la mise en œuvre des objets l'ensemble des éléments sont formalisés, et articulés les uns en rapport aux autres. Ils sont organisés par séries, proposant différentes formulations qui dévoilent chacune un champ de possibles. La réduction des couleurs, le plus souvent des jeux de gris, parfois une couleur primaire, contribuent à la mise en évidence d’une démarche constructive : elles sont conçues de manière à ce que leur capacité à réagir aux différentes incidences de la lumière force l’attention à la différenciation des formes et des objets. Cette économie apparente des moyens débouche dans ses variations sur une grande variété de perceptions et de regards. Ces travaux montrent la persistance de la recherche d'un fonctionnement spécifique de l'objet pictural qui se développe depuis plus de 30 ans.

 

"Manifeste(s)", qui donne son titre à l'exposition, est à prendre bien évidemment à plusieurs niveaux, et renvoie à la conception, formaliste, des objets eux-mêmes, aux types génériques d'objets mis en jeu et à leur développement en séries successives, mais aussi à la relation à l'espace qu'ils permettent de constituer.

Un premier niveau est celui de la présence des travaux, manifeste en ce sens que ces objets ne portent pas d'autre sens que la forme dans laquelle ils se présentent. Dit d'une autre façon, ils n'ont pas d'autre espace interne que les données géométriques de leurs constructions et des qualités plastiques des matières qui les composent. En ce sens ces travaux prolongent une tradition qui, passant par le constructivisme, l'art concret et l'art minimal mais aussi par le monochrome, s'interroge sur une dimension d'objet actif, plutôt qu'iconique, que la forme peut lui permettre de porter.

Le second est pluriel, et tient au regroupement dans cette exposition de trois axes sur lesquels le travail s'est développé depuis maintenant trente années : le reflet, les épaisseurs multiples, les constructions du plan. Les définitions formelles qu'ils posent sont les affirmations manifestes et multiples, pour l'ensemble de ces catégories et pour elles-mêmes, d'une possibilité de développer des formes qui, chacune à leur manière, rendent possible la mise en évidence d'une expérience du regard.

Un troisième niveau serait celui de d'un fonctionnement, compris comme l'action que peut avoir l'objet dans le contexte dans lequel il est placé, et renvoyant ainsi de manière concrète à l'espace même dans lequel se trouve. Manière de réaffirmer que ces objets n'ont pas de valeur spatiale interne propre, ou référente, et que leur mise en place manifesteun espace réel pour la perception duquel ils jouent le rôle d'un révélateur. Plus qu'une existence autonome de l'objet, le travail veut décrire la relation d'un spectateur à un objet dans un lieu, expérience de l'attention, appliquée à la forme et son contexte, qui serait le moyen actif de sa réalisation.

 

François Perrodin est né en 1956 à Saint-Claude, Guadeloupe ; vit et travaille à Paris.

http://perrodin.online.fr

 

 

Adresse

Granville Gallery 23 rue du départ 75014 Paris 14 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020