Florian Pugnaire et David Raffini

La galerie TORRI laisse carte blanche à Florian Pugnaire et David Raffini. Pour la première fois, le duo expose ensemble en galerie, présentant des œuvres personnelles et en binôme dans une scénographie proche de ce qui avait été montré à l’exposition Dynasty, au Musée d’art moderne cet été 2010. Originaires de Nice, ces deux artistes se sont rencontrés en 2003 à la Villa d’Arson, alors qu’ils étudiaient aux Beaux Arts. Leur collaboration est marquée par la problématique de la sculpture comme œuvre-événement et par un certain penchant pour le devenir des objets industriels. L’espace principal de la galerie accueillera ainsi la carcasse remodelée de la très populaire FIAT 126. Préalablement enrobée d’une couche d’ inox polie, la voiture a d’abord ressemblé à un objet d’art minimal – lisse et miroitant – avant de retrouver, sous les coups du maillet et dans un fracas de tôlés, son gabarit initial. Cette sculpture aléatoire est accompagnée de sa captation scénarisée, c’est-à-dire d’une vidéo montrant dans sa durée intégrale le temps de la casse. De son côté, Florian Pugnaire porte à son apogée le geste et la tension sculpturale dans la manipulation du Placoplatre. Posées sur des parpaings alignés, des tablettes de plâtre ont été déformées par l’action d’une sangle glissée entre deux trous et violemment tirée. A l’arrivée, ce sont des blocs assaillis de bardes, tranchés au milieu comme par une meurtrière médiévale. David Raffini, lui aussi, maltraite ses peintures, n’hésitant pas à passer certaines au carchère ou à les délaver sans scrupules au diluant celluloside. L’une d’entre elle, un monochrome orange strié de bleu, laisse d’ailleurs pendre, comme chez Florian Pugnaire, la courroie qui a servi à redresser son châssis.