Florian Mermin Le Jardin des Lys

L'univers de Florian Mermin, si étrange et particulier, se nourrit d'influences multiples, tant cinématographiques que littéraires ou philosophiques, de Jean Cocteau à Sigmund Freud ou encore Edgar Allan Poe, en passant par les écrits de Jean-Jacques Rousseau. Il ajoute également parfois quelques références aux grands maîtres du passé comme Jérôme Bosch dont il affectionne particulièrement le travail.

Le jardin des lys de Mermin présente un monde imaginaire et une histoire fabuleuse au sens premier du terme car les êtres qui peuplent l'exposition tendent à s'échapper du réel, à l'instar du Jardin des Délices du peintre néerlandais.

Tout d'abord c'est un sol étrange qui accueille le visiteur, fait d'une substance quasi indescriptible et qui crépite sous nos pas. De quelle matière s'agit-il ? Sont-ce les réminiscences d'un humus forestier séché ou les restes d'une promenade d'Hansel et Gretel ? Quoi qu'il en soit, le décor est planté et Mermin vous entraine le long d'une ballade unique dans son domaine bocager, son jardin secret.

L'univers de Mermin est à la fois inspiré par son environnement direct et aussi pétri des références imaginaires de contes et de fables. Les matériaux que l'artiste utilise en constituent la quintessence la plus directe. Les branches d’arbres et de sapins rappellent la forêt des contes des frères Grimm ou de Charles Perrault. Les cuirs qui composent un élément évoquent un instant l'assemblage du Frankenstein de Mary Shelley. La maison de céramique suggère la présence d'un ogre ou l’apparition d’une sorcière. Entrer, se perdre et disparaitre dans la forêt, c’est aussi se soustraire à la vie réelle de notre quotidien en pénétrant dans notre psychisme personnel.

Au sein du conte contemporain de Mermin, vous emprunterez des « chemins partagés », comme les décrit l'artiste, des sentiers de réflexion créatrice qu'il explore régulièrement dans sa pratique et souvent en lien avec une Nature foisonnante. Ces chemins nécessaires font basculer l'environnement direct de Mermin vers un monde poétique et fantastique où la main de la Nature, évoquée à maintes reprises au sein de l'exposition, plane sur les plaisirs des sens que convoque l'artiste. Car encore une fois chez Mermin, au delà de la vue, il est aussi question d’évoquer le toucher, l’ouïe ou l’odorat. En s'échappant du réel, le plasticien dirige un orchestre à la fois enchanteur et mystérieux aux couleurs de la forêt et des espèces végétales et animales qui la peuplent. Néanmoins gare aux charmes colorés et odorifères qui attirent irrémédiablement mais peuvent également se révéler piège au sein d'une Nature ambiguë.