Fire Garden
Nous sommes heureux d’annoncer notre collaboration avec l’artiste Apichatpong Weerasethakul. Fire Garden réunit un ensemble d’oeuvres inédites.
Parallèlement à son activité de cinéaste, Apichatpong Weerasethakul développe une pratique de plasticien mettant le plus souvent en scène des videos expérimentales ou des installations dont les sujets trahissent, comme dans ses films, une personnalité engagée.
Son oeuvre aborde régulièrement la question de la mémoire, de l’héritage culturel ainsi que certaines questions sociales.
Comme dans ses longs métrages, la nature, idyllique et menaçante ainsi que les éléments comme le feu sont au centre de l’exposition. L’installation vidéo produite pour la galerie est associée à une série de photographies inédites à travers lesquelles l’artiste se révèle dans l’ordre de l’intime.
De petits vidéoprojecteurs installés sur des pieds au milieu de la pièce projettent sur les murs des images animées, des vidéos courtes de quelques minutes passant en boucle. Le son de l’une d’entre elles « Velocity, 2016 » marque l’exposition par le bruit incessant du vent dans les arbres. Cette double projection sur le mur principal de la galerie semble indiquer qu’une tempête se prépare.
Les photographies viennent ponctuer l’espace d’exposition en différents endroits. Elles renvoient systématiquement à un univers personnel cher à l’artiste, à des gens, des lieux ou même à ses outils de travail comme les caméras qu’il a utilisées dans ses premiers films. Ces portraits d’objets ont pour lui valeur de fétiche ; ils sont incarnés par tous les sujets qu’ils ont participé à filmer.
Le dispositif scénique ne s’arrête pas là. Pour nous plonger définitivement dans un environnement immersif, Apichatpong Weerasethakul a décidé de remplacer les néons traditionnels de la galerie par des lampes puissantes fixées sur pied, orientées dans différentes directions. Ce sont des lampes utilisées communément sur des plateaux de cinéma ; ici, elles viennent perturber les points cardinaux de l’espace d’exposition.
Alors que le public est invité à voir ce qui se déroule devant lui, il est également pris à parti et devient lui même acteur d’une installation qui prend l’allure d’un « movie set ». Le regardeur est comme embarqué malgré lui dans un jeu de va-et-vient entre stage et backstage.