Exposition hush de Mathis Berchery
Dans le cadre du programme Suite initié par le Centre national des arts plastiques en partenariat avec l’ADAGP, le lieu d'exposition balak (Charleville-Mézières) présente l'exposition « hush » de l'artiste Mathis Berchery, du 4 février au 5 mars 2023.
Cette exposition est la poursuite du travail soutenu par le Cnap en 2021 autour de la notion de naturalisme, à travers notamment les archives de Pierre Restany et Frans Krajcberg (INHA, Archives de la critique d'art de Rennes, Espace Krajcberg) et le Manifeste du Naturalisme Intégral (1978 / 2013), un appel à l'écologie dans l'art et la sensibilité à la nature en général, qui a donné lieu à l'exposition « Les yeux rives ».
Pour « hush », la recherche a été davantage métaphysique, le regard tourné vers le ciel, les nuages, pour s'interroger poétiquement sur la mutabilité permanente du monde, et sur son impossible classification scientifique. De la première tentative de Luke Howard de classer les nuages en 1803 à l'utilisation du terme cloud pour parler des données et des relations/communications humaines hors-sol, la question du langage est au cœur de la saisie et de la représentation du monde. Qu'en est-il alors de l'éloquence du silence ? Des corps co-présents qui en silence s'entendent ? De la responsabilité de le briser ?
« hush » est un espace où retrouver de l'opacité et de la lenteur, telle la brume donne à l'environnement une intimité, un écho lointain chuchoté, une pesanteur. Où le corps entier semble faire du bruit, déplacer de la matière. Où le mobilier d'un monde mouvant sans cesse surgit, entre spectres familiers et formes éphémères.
Balak est une interjection en darija, criée par les vendeurs ambulants lorsqu’ils circulent dans les médinas du Maroc, signifiant « Pousse toi de là, j’arrive! », « créez du passage! » ou encore « faites place je passe! ». Cette interjection qualifie pleinement la philosophie et l’état d’esprit du processus d’exposition de balak. Espace temporaire d’art contemporain non sédentaire fondé par l’artiste ardennais Mehryl Levisse, balak ouvre les portes d’une exposition une à deux fois par an. Chaque édition redéfinie les paramètres et enjeux du projet, repousse les limites, utilise les contraintes et adapte sa thématique en fonction de l’espace investit. En s’installant toujours dans un lieu différent et non destiné à l’art, c’est par une page blanche que débute toute nouvelle exposition, faisant table rase des contraintes et des impossibles de l’édition précédente.
