Exposition de Bela Kondor et de Gyorgy Kepes

L’Institut hongrois de Paris expose du 10 mars au 25 avril deux artistes d’exception du XXème siècle . Tous les deux d’origine hongroise, ils ont eu un parcours tout à fait différent. Tandis que Gyorgy Kepes, immigré à l’ouest, est devenu un artiste, photographe et professeur bien connu aux Etats -Unis, le peintre Béla Kondor travaillait derrière le rideau de fer. Si différents et pourtant si similaires : ils ont eu une grande influence sur la vie artistique de leur époque. Artiste aux techniques multiples (gravures sur bois, eaux-fortes, pointe sèches, lithographies, monotypies, photos, peintures sur toile, sur bois, sur verre, fresques), Béla Kondor était un véritable « uomo universale ». Etudiant de l’École de Beaux-Arts de Budapest, il s’est alors révélé un artiste inclassable, un personnage peu enclin au compromis qui aurait été chassé de l’établissement sans l’intervention de ses maîtres, Jen Barcsay et Károly Koffán. Au cours de sa carrière, il ne cessa de se révolter contre les dictats de la politique culturelle officielle. A l’écart des avant-gardes, son style narratif, inspiré par les grandes traditions du passé était peu conforme avec l’esthétique des années 1960. Il prenait pour modèles Giotto, Dürer, Rembrandt, Goya, Blake et Picasso sans jamais tomber dans l’archaïsme ou l’éclectisme. Il a créé sa propre mythologie en réinterprétant des symboles, des motifs universels. Personnage marquant du Bauhaus de Chicago, artiste et scientifique mondialement connu, György Kepes a commencé sa carrière artistique à la fin des années 1920 à l’École des Beaux-Arts de Budapest sous la direction du peintre István Csók. Initié à l’art avant-gardiste dans l’entourage de Lajos Kassák, il répondit à l’invitation de László Moholy-Nagy et s’installa à Berlin, en 1930. Il a peu à peu abandonné la peinture au profit de la photo et du film. Ses recherches à la charnière de l’art et de la science l’ont amené aux caractéristiques essentielles des processus naturels : symétrie, équilibre, rythme. Ces trois principes forment une unité harmonieuse sur ses peintures, photos et photogrammes. Devenu professeur du Bauhaus de Chicago, il donna des conférences importantes sur l’application artistique des technologies modernes. Selon ses propos largement cités « on doit avoir le cerveau du scientifique, l’oeil du peintre et le cœur du poète » pour comprendre le monde moderne. Il a eu une influence considérable sur les tendances progressives de la culture visuelle du XXe siècle, non seulement avec ses œuvres d’art mais également avec ses livres.