Estefania Peñafiel-Loaiza

à perte de vue
Exposition
Arts plastiques
Centre d'Art Bastille Grenoble

il n'y a là aucun lieu/qui ne te voie

Dès ses premières œuvres, Estefania Peñafiel-Loaiza travaille sur l’image objet en tant que témoignage, en tant que trace, mais une trace qui, fugace, s’efface. Se construit alors un travail sur la mémoire, le visible, l’indicible, qui fait appel à la «persistance mémorielle» de ce qui nous a été donné à voir. La visibilité est un piège Que perçoit-on d’une image, d’un objet? Quel sens donner à cette vision ? Qu’en retient-on? Pour son exposition au CAB, Estefania Peñafiel-Loaiza articule cette réflexion autour d’une œuvre produite in-situ. Regard/Surveillance La Bastille est un ancien fort surplombant la ville de Grenoble, fort servant à défendre et de fait, à regarder et à surveiller la ville. Cette idée d’un asservissement invisible rappelle la logique à l’origine du Panoptique de Bentham. En suivant cette idée Estefania Peñafiel-Loaiza a réalisé pour le Centre d’Art Bastille "il n'y a là aucun lieu/qui ne te voie" une vidéo qui suit les doigts d’un aveugle lisant le chapitre sur le panoptisme tiré du livre de Michel Foucault. Une lecture sans paroles, une lecture rendue sonore par les doigts effleurant les mots. Une vidéo sans images dont la blancheur monacale n’est pas sans rappeler celle des cellules d’enfermement du Panoptique. Un mot en braille, écrit par la lumière, invisible pour les aveugles, incompréhensible pour les voyants. La visibilité est un piège... mais l’invisible l’est tout autant. Les corps dociles C’est le sens de "villes invisibles 3. l’étincelle (vincennes 2008)". Une série de diapositives projetée sur une surface phosphorescente, placée sur le sol. Des images lumineuses qui s’imprègnent fugacement, se superposent et s’entrelacent avec la persistence des images précédentes. Des images vues du ciel, qui se rapprochent toujours plus, qui se recentrent sur le Centre de rétention administrative de Vincennes, incendié le 22 juin 2008. Des images rendant visible l’invisible, ces CRA que l’on cache à la vue de tous, qui cachent à la vue de tous ceux qui y sont détenus, punis de n’être que ce qu’ils sont : des clandestins, des êtres en souffrance que l’on refuse de voir. Une histoire qui se répète. En boucle. Surveiller/Punir Comme celle de "angelus novus". 21 feuilles de papier accrochées à l’aide d’épingles sur le fond noir de la salle d’exposition. 21 feuilles comme autant d’écrans sur lesquels une main écrit et efface sans cesse une lettre. 21 variations de la phrase « l’histoire se répète ». Rappel sensible à l’histoire d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Horaires

tous les jours de 11h à 18h

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Centre d'Art Bastille Fort de la Bastille - Site sommital de la Bastille 38000 Grenoble France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022