Epidermique de Charlotte Bayle

Charlotte Bayle conçoit des sculptures de parties de corps humains en recherchant un certain réalisme, par le choix des matériaux et l’échelle des réalisations. Ses productions sont pour la plupart des autoportraits, c’est-à-dire des moulages réalisés à même son corps. Seules les représentations de mains nécessitent parfois, la participation de modèles. Dans ces cas-là, elle choisit des mains figurant une certaine fragilité et un vécu, une histoire.

L’exposition « Épidermique » présente deux séries de pièces distinctes : les « poupées » et les « fragments ». Au total, une quinzaine d’œuvres sont à découvrir dans les quatre salles de L’Académie.

Une relation de proximité est proposée aux visiteur·euse·s afin de permettre d’observer avec minutie les détails de chaque œuvre : l’échelle est réaliste, les sculptures sont fabriquées en silicone teinté pour imiter au mieux la texture et les pigments de la peau, elles sont habillées de vieux vêtements, les attitudes et positions des poupées évoquent une certaine instabilité. Surtout, c’est l’expressivité et l’incarnation qui interpellent, alors même que les œuvres sont sans visage, donc anonymes.

Tous ces détails réalistes et troublants induisent une atmosphère particulière : la solitude s’empare des visiteur·euse·s, devenu·e·s voyeur.euse.s et témoins de la fragilité de l’existence.