Écrits

Exposition
Arts plastiques
Michel Rein, Paris Paris 03

La galerie Michel Rein est heureuse de présenter la cinquième exposition de Dora Gacia (Carnets du Sous-Sol, 2006 / Twice Told Tales, 2007 / What a Fucking Beautiful Audience, 2009 / The Beggar's Things, Bruxelles, 2012).

Georges Steiner ne pouvait s’empêcher de lire un livre sans un crayon à la main. Il en plaisantait dans une interview parue dans le journal espagnol EL PAIS, lorsqu’il répondait à une question sur la signification de la culture juive dans son travail : « Un juif est un homme qui, quand il lit un livre, le fait avec un crayon à la main parce qu’il est certain de pouvoir le réécrire, en mieux ». Jorge Luis Borges, un expert en « réécriture de livre », remarquait qu’une telle aptitude (lire pour réécrire) n’est pas réservée aux seuls lecteurs juifs. Borges argumente que les lecteurs argentins et sud américains, de même que les juifs ou les irlandais, ont une relation particulière avec la tradition occidentale (de lecture) car bien que faisant sans aucun doute partie intégrante de celle-ci, ils s’en sentent pourtant à l’écart, éloignés, marginaux : ils peuvent écrire sur cette tradition, ils peuvent la réécrire à leur propre intention, pour eux cette tradition n‘est pas sacrée, bien au contraire.

Dans cette exposition, « Écrits », je poursuis une recherche qui m’a menée de Joyce (The Joycean Society, 2013), à Freud/Lacan (The Sinthome Score, 2015) et de là… à l’auteur argentin Oscar Masotta (1930-1979), lecteur, écrivain, happenista (la version argentine années soixante « d’artiste performeur ») et introducteur de l’oeuvre de Jacques Lacan dans le monde hispanophone (les célèbres Lacano-americanos). Oscar Masotta est la figure qui relie un grand projet filmique et performatif, « Segunda Vez » (en cours 2018), duquel nous allons montrer pour la première fois dans l’exposition de la galerie le premier chapitre, « Segunda Vez » (Second time around) - un court métrage inspiré de la nouvelle du même nom de Cortazar – une des narrations les plus subtiles du climat politique et social en Argentine dans les années 1976-1983. Ce premier chapitre présente les deux thèmes principaux de l’exposition : la répétition comme idée centrale dans l’art, la politique et la psychanalyse ainsi que le sujet comme entité élastique, un diaphragme, qui réagit en relation aux autres.

A côté des deux films, une nouvelle oeuvre de la série des « Phrases en or » sera présentée, probablement le texte le plus vrai qui puisse être écrit sur le processus créatif : Nous ne parvenons jamais à des pensées, elles viennent à nous (We never come to thoughts, they come to us). Sur les murs et au sol, des dessins inédits de la série « Mad Marginal Charts ». L’un d’entre eux sera activé au cours du vernissage en même temps que la performance The Chalk Circle réalisée par Jean Capeille. Enfin, un exemplaire des écrits de Jacques Lacan en deux volumes « Ecrits 1 & 2 » a généré deux nouveaux livres, comme le résultat d’un processus de lecture-écriture ou de réécriture.

Adresse

Michel Rein, Paris 42 rue de Turenne 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022