Diachromes, Synchrome et Poézies

Exposition
Arts plastiques
La Halle Pont-en-Royans
Les diachromes de Ghyslain Bertholon sont des miroirs figés du flux continu d’images et de sons que nous offre la télévision. Conçus grâce à des dates et heures données par d’autres artistes (Opalka, Kawamata...) les diachromes sont d’abord des instantanées photographiques de ces moment T. Ghyslain Bertholon transforme cette image télévisuelle artistiquement arrêtée en vitrail déformé, objet cultuel traditionnel qui donne alors à la représentation de notre aujourd’hui une spiritualité édifiante. Placée dans un meuble démodé, cette image s’installe à nouveau dans un possible quotidien à la fois imaginé et confortablement archétypal. Les mots prononcés lors de la prise photographique servent alors de liant en se moulant dans la pierre ou les napperons dentelés.

Complément d'information

Les synchromes transcendent la solitude du téléspectateur : l’acte de regarder la télévision devient communion. Ainsi, l’artiste accède à la communauté des regardeurs en réalisant une performance consistant à représenter le flux télévisuel en un dessin gigantesque. Ce moment privilégié de partage s’effectue paradoxalement dans une grande solitude : l’artiste s’enferme ainsi dans une salle, une journée entière, seul face à la télévision. Ce dispositif s’efface ensuite pour n’être plus que trace dessinée.
Les objets animalisés tels les trochés ou les balançoires d’enfants revisitées jouent a priori de nos codes. Ludiques, ces oeuvres sont pourtant juste à peine décalées pour laisser planer un malaise. Les loups ainsi domestiqués gardent une inaccessibilité sauvage et les mobiles de mouettes démesurément grands donnent à l’espace de l’exposition des airs de rêves angoissés de grands enfants. Les Poézies rendent ainsi compte d’une réalité hallucinée. Si l’ironie mordante est une des clés de lecture de ce travail, sa tranquille assurance renforce notre déstabilisation ; toujours en lien avec l’autre (téléspectateurs, artistes, regardeurs), Ghyslain Bertholon pose la question du marquage du temps en utilisant les succédanés créés par l’humain pour pallier à ses défaillances existentielles.




Ghyslain Bertholon (ancien étudiant de l’école des Beaux-arts de Saint-Etienne) s’est fait remarquer en proposant sa vision poétique de la ville de Saint Etienne dans une exposition qui fera date. C’était en juin 2005 dans le cadre des Transurbaines. Invité par François Barré (au même titre que Felice Varini ou Joël Hubaut) à proposer une traduction plastique des sentiments que lui inspirait cette ville, l’artiste a imaginé une exposition qu’il a intitulé Diachromes et Poésies. (...) Cette exposition proposait (le photomontage de) deux gigantesques taupes émergeant de terre au sommet des crassiers situés en périphérie immédiate du centre ville. Repris dans l’ensemble de la presse nationale (Télérama, L’Humanité, La Croix, Libération ...), ce photomontage (qui ne prend même pas la peine de la perfection technique) s’est imposé, le temps de la manifestation, comme symbole de l’ancienne cité noire. (...) M.F.

Autres artistes présentés

Ghyslain Bertholon

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

La Halle place de la Halle 38680 Pont-en-Royans France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022