Deux Côtés / Two Sides, Part II

La galerie Jean Fournier a le plaisir de présenter Deux Côtés / Two Sides, le deuxième volet d’un projetorganisé en collaboration avec la galerie Theodore : Art à Brooklyn qui a accueilli la première partie en septembre dernier.

Ce projet est le fruit de réflexions et de voyages entre Paris et New York. Lors de leurs échanges, Stephanie Theodore et Emilie Ovaere Corthay ont observé des préoccupations communes dans la peinture abstraite à Paris et à New York. Cette exposition en deux parties permet de montrer les points communs et les singularités entre les artistes des deux galeries de part et d’autre de l’Atlantique. C’est à Peter Soriano, artiste américain vivant à New York et Paris, que l’on doit la rencontre entre nos deux galeries et nos artistes.

En septembre à New York, la première partie a présenté les œuvres de quatre artistes américains, Eric Brown, Sharon Butler, Jack Davidson et Joyce Robins en dialogue avec les œuvres de Dominique De Beir, Frédérique Lucien, Pierre Mabille, Christophe Robe et Peter Soriano.

Pour la deuxième partie, la galerie Jean Fournier accueille les œuvres des mêmes artistes américainsen dialogue avec celles de Fabienne Gaston-Dreyfus, Nicolas Guiet, Pierre Mabille, Peter Soriano et Claude Tétot, unis par l’abstraction et la couleur. Au cours de ce projet, ce sont donc neuf artistes de la galerie Jean Fournier qui auront dialogué avec quatre artistes de la Theodore : Art Gallery.

L’exposition est également l’occasion de mettre en avant les échanges artistiques franco-américains et de rendre compte de la résidence[1] effectuée par Pierre Mabille à la Fondation Albers à New Haven, Connecticut, durant l’été 2016. Une série de pastels sur papier est présentée, accrochée simplement, comme dans l’atelier.

Les démarches de ces huit artistes sont bien entendu singulières mais sous-tendues par l’idée d’une géométrie simple, sans ostentation, absolument pas démonstrative. Ces artistes sont aussi unis par la recherche d’un équilibre formel et une grande connaissance du pouvoir constructif et expansif de la couleur (Claude Tétot, Fabienne Gaston-Dreyfus ou Pierre Mabille). Cette simplicité se retrouve chez Eric Brown ou encore Sharon Butler.

Les formes utilisées peuvent parfois être issues de l’observation de l’environnement à partir de photographies (Jack Davidson), de l’observation des mouvements de notre regard dans un paysage (Peter Soriano), ou encore comme chez Nicolas Guiet qui, par la série de nouveaux volumes réalisés spécifiquement, nous renvoie à l’idée de trophée. On retrouve cette ambiguïté entre peinture et sculpture dans les porcelaines de Joyce Robins. Les différents points de couleurs et les trous percés dans la matière interagissent avec la lumière et dissolvent la matérialité de la surface. Chaque fois, l’interprétation n’est pas littérale et laisse le champ libre à l’imagination des spectateurs.

Enfin, pour matérialiser le lien entre les Etats-Unis et la France qui a toujours été présent à la galerie Jean Fournier, est présentée une œuvre sur papier de Peter Soriano. Réalisé à la peinture à la bombe et reprenant la sémiotique new yorkaise de marquage au sol, ce dessin témoigne de la démarche de Peter Soriano inspirée par la récurrence de ses voyages outre atlantique. Il a adapté la nature de son travail à la mobilité et au déplacement.

Le projet Deux côtés / Two Sides s’inscrit au cœur des préoccupations de notre époque, basées sur les notions de migration et d’immédiateté d’échanges artistiques et intellectuels. Ces deux expositions suggèrent l’existence de communautés d’artistes aux préoccupations communes et souligne le dépassement des frontières artistiques et géographiques.

[1] Avec le soutien de la ville de Nantes et de l’Institut Français.