Des bouts du mmonde
« Si le bout du monde est un lieu, alors il est précisément celui du demi-tour. Il faut, là, ou plutôt à cet instant, être raisonnable, s’en retourner sur ses propres pas. Le bout du monde est un instant, occasionné par le heurt à un vide ou à une paroi. Le sol se dérobe ou se redresse exagérément. Au bout du monde, l’arrêt du corps est brutal, mais l’inertie du mouvement offre à la pensée, en exagérant la conformation des lieux, en l’épousant, un élan d’envol face au vide. L’inertie donne la force de pénétrer, gravir ou contourner l’obstacle qui se dresse. Surplombement ou franchissement mental de la paroi, le bout du monde invite à outrepasser les limites par l’intelligence et la rêverie. Le bout du monde excite, incite à l’exploration, à une compréhension étendue."
Extrait du texte de Jean-Luc Brisson pour « Les Carnets du Paysage » n°16, printemps/été 2008