Denis Podalydès

Nombreux furent les spectateurs à tenter d’élucider un peu du mystère Jekyll la saison passée. Une reprise s’imposait. Le Cas Jekyll, magnifié par la présence de Denis Podalydès en scène, reprend du service. On connaît l’ouverture d’esprit de Denis Podalydès qui semble passer du théâtre au cinéma, de l’opéra à l’écriture, avec une facilité qui n’a d’égale que la générosité d’un acteur au sommet de son art. Aussi le projet Jekyll n’a pas vraiment surpris : écrit par Christine Montalbetti d’après l’original de Robert-Louis Stevenson, Le Cas Jekyll s’impose comme un numéro de soliste qui joue sur le fil en permanence. Il s’agissait moins pour l’équipe ici réunie de viser le fantasme réalisé, la métamorphose accomplie « que la pulsion elle-même, la saillie du petit bonhomme sous le masque sobre de Jekyll ». Mission particulièrement accomplie dans une scénographie d’Éric Ruf, qui a travaillé également à la mise en scène. Emmanuel Bourdieu, enfin, s’est joint à la direction d’acteur. Mais Podalydès ne serait pas – tout à fait – Denis, s’il se contentait de répéter une formule, fusse-t-elle sombre et magique. Le Cas Jekyll devrait dès lors connaître une seconde vie dans cette reprise attendue. Philippe Noisette