Décors d'intérieur
« Un monstre est un individu ou une créature dont l'apparence, voire le comportement, surprend par son écart avec les normes d'une société. »
« Une exposition présente des pièces dissemblables par l'esprit, le style, la technique, mais dont l'origine est commune : leur auteur les a vues en rêve. »
Édouard Levé, Oeurvres, 2002, P.O.L.
Il y a une histoire de fuite dans le travail de Martin Lord, une fuite vers l'intérieur. L'exposition est un cheminement borné par des parois, mais offre une déambulation dans un espace pourtant habité et habillé. Les œuvres dans ce lieu ne représentent pas, elles présentent. Silhouettes monstrueuses, bouquet de langues, bras élastiques et géométries tourmentées: ces iconographies semblent glisser hors du réel.
Cette science fictionnelle est sans artifices, elle est brute, décontextualisée, les éléments semblent flotter hors du temps. Peu importe le médium ces œuvres ne peuvent tricher sur leur fabrication.
L'histoire est inénarrable, Martin Lord fuit nulle-part, il invite à être ailleurs, à être un spectateur distant qui traverse ces parages. « Inside Out » comme ils disent. L'artiste propose d'accepter de ne pas comprendre : puisqu'un rêve éveillé est subitement passé. On ose avoir la sensation de quelque chose.
Il y a une constante dans ce « décors d'intérieur » : cette ligne, simple, est anthropométrique, elle devient gestes, mouvement, puis formes brutes, pour n'être que ligne. Le tracé du dessin questionne l'apparence, la sensation des choses et son propre statut d'image.
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Amaïa Fernandez – assistant@galerie-quang.com