Débutant sans fin

Héritier des situationnistes qui avaient pour projet que toute activité humaine prenne une forme poétique, Justin Delareux est un artiste protéiforme. Il mêle sans hiérarchie, l’écriture, le dessin, la photographie, la musique (Töle), à bien d’autres choses.

Il s’inscrit dans la veine des poètes élémentaires, qui revendiquent une poésie-action, une poésie-visuelle, pour qui le texte s’incarne, et ne se borne pas à la page du livre.

“J’ai souvent pensé la mise en espace de ces travaux comme un geste de publication, hors livre, et [m]es travaux comme les composantes d’un langage matériel plus vaste, constituant une sorte de documentation de la pensée.” dit-il dans un entretien avec Emmanuèle Jawad pour la revue en ligne remue.net en 2016

Toile, papier, lumière, vidéo, encre et bombe sont ses outils. Tel Hanna Arendt dans La condition de l’homme moderne, il questionne l’écart entre travail et oeuvre, mettant au centre de ses préoccupations l’action.

Pour « Débutant sans fin », Justin Delareux a choisi de présenter des oeuvres datant d’il y a quelques années et d’autres très récentes. Sachant que débuter signifie littéralement déplacer une cible et que fin exprime à la fois terme et objectif, nous pouvons lire cette proposition comme un manifeste pour une recherche permanente, sans limite, sans entrave ni origine, très pertinente, voir insolente...

-Ce sera une belle exposition.

-Ou alors elle sera ratée trois fois...

-Ce qui revient au même !