Dead Eyes Opened

Exposition
Arts plastiques
Galerie Thomas Bernard - Cortex Athletico Paris 03

Du 21 mai au 2 juillet 2016, la galerie Thomas Bernard - Cortex Athletico est très heureuse de présenter la nouvelle exposition de Sergio Verastegui.

 

 

Lorenzo Benedetti, mai 2016

 

L’histoire de l’espace d’exposition a insisté sur l’idée d’“isoler” les éléments en son sein. L’espace, d’un blanc clinique développe depuis la deuxième moitié du XXe siècle jusqu’à présent une dimension dans laquelle les éléments peuvent être séparés du reste du monde, où les objets sont réduits à un degré zéro, où tout est une nouvelle dimension potentielle. Un potentiel qui peut réinterpréter et revitaliser toute une série de choses différentes. Avec la chute du cadre et la transformation du “salon” du dix-neuvième siècle au “white cube”, tout devient objet d’art potentiel. Les objets eux-mêmes ont trouvé des traces de chemins narratifs où la partie manquante suggère ses dimensions entières. Les fragments qui cherchent le reste sont dans un état de tension dynamique.

 

Ce dialogue entre, et autour, du fragment est clairement présent dans le travail de Sergio Verastegui où les éléments subissent des procédés dans lesquels les formes sont dérivées d’une fragmentation de l’original. Dans une certaine mesure, l’artiste répond à ce processus d’“isolation” afin de montrer les parties invisibles comme le reste du fragment du processus entier pour arriver à ce moment particulier. Le fragment transporte avec lui un sens du temps, dégage un sens de l’entier, mais aussi tout le processus qui l’a amené jusque là, c’est-à-dire une histoire. La phrase “A space within a space within a space” fait référence à ce processus de générer des dimensions différentes. La forme de traduction que l’artiste emploie afin de transformer l’espace dans l’histoire, relie un seul objet, un fragment, à une dimension différente d’espace et du temps.

 

L’espace comme processus pour trouver et donner une histoire est un élément particulièrement important pour le travail de Sergio, mais surtout, le rapport que tous ces éléments peuvent entretenir avec l’usage fort du langage et ses potentialités.

 

Ses œuvres montrent constamment la relation entre les éléments et l’espace ; entre les objets et les processus qui ont généré leurs formes. Tout semble être dans une sorte de forme d’archivage. Rien n’est dérivé d’une pure coïncidence. Au contraire, une séquence claire d’éléments génère de nouvelles formes. Il semble essentiel dans le travail de Verastegui qu’un objet ait une histoire, son chemin et sa propre mémoire spécifique.

 

L’espace d’exposition est pour Verastegui un endroit où l’objet peut s’enrichir d’éléments additionnels. L’exposition n’est pas uniquement un dispositif visuel mais un endroit qui arrive à réactiver éléments qui seraient autrement invisibles ou destinés à disparaître.

 

Les strates sont en train de se chevaucher au sens physique comme au sens métaphorique et montrent une grammaire des possibilités à voir et à cacher des éléments. Cette dynamique est évidente dans le travail de Verastegui.

 

Un talisman, objet qui a une longue histoire, fait partie de cette cartographie de déplacements. Ce qui arrive dans l’exposition de Sergio Verastegui est une sensation d’être quelque part ailleurs, dans un endroit qui n’est pas vraiment l’espace où se déroule l’exposition. On pourrait être dans une série d’espaces générés par la nature des œuvres de l’exposition, dans leur manière d’être et d’être montrées.

 

La condition sculpturale dans laquelle les objets se situent et la manière dont les toiles sont accrochées sans effort démontrent cette ouverture dans le travail de Verastegui où se cache une source sans fin d’histoires derrière les éléments.

 

Adresse

Galerie Thomas Bernard - Cortex Athletico 13 rue des Arquebusiers 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

Métro :

ligne 8 - Saint-Sébastien Froissart

ligne 5 - Richard Lenoir

 

Dernière mise à jour le 2 mars 2020