Conférence d'Antonia Birnbaum

En réponse à une question sur son abandon du cubisme, Picasso répond : « Nous [Léger, Braque] étions plus intéressés par la peinture que par le cubisme. Eux [Ozenfant, Gleizes] étaient plus intéressés par le cubisme que par la peinture ». Cette remarque décrit très bien le rapport intranquille de Guston à son travail. Lorsqu’il quitte l’abstraction, il ne revient aucunement à la représentation, mais peuple ses toiles d’objets – personnages Ku Klux Klan, têtes couchées, horloges, livres, bouteilles - que la peinture fait exister. Inventant les rapports selon lesquels l’espace réel et l’espace pictural se rencontrent, se disjoignent, ses tableaux corrodent le « préjugé du sérieux » de la peinture en même temps qu’ils cherchent à en produire la tenue.

Antonia Birnbaum vit et travaille à Paris. Elle a publié Nietzsche, les aventures de l’héroïsme, dans la collection critique de la politique (éditions Payot, 2000) et Le vertige d’une pensée, Descartes corps et âme (éditions Horlieu, Lyon, 2003). En février 2009 paraît le livre Bonheur justice, Walter Benjamin : le détour grec, dans la collection critique de la politique (éditions Payot).  Elle écrit également des critiques dans le champ de l’art contemporain, et collabore activement avec des artistes.

Sur une invitation d’Olivier Gourvil, enseignant en peinture à l’ÉSAD •Valence.

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