Christian SILVAIN

Silvain n'appartient pas à un groupe, une école ou un mouvement. C'est un solitaire : depuis sa tendre enfance, il a essayé de comprendre, d'analyser et enfin d'exprimer sur une toile pourquoi mère et père l'avait abandonné pour le laisser à un parent éloigné. Peut-on se remettre de cela ? Non, jamais. N'a t'il pas adopté comme devise NDNM : "Ni Dieu, ni mère". La blessure est en effet profonde. Il peint donc depuis une trentaine d'années, le monde de l'enfance qu'on lui a volé. Ces oeuvres qui, au premier regard, paraissent joyeuses se révèlent vite être truffées de signes, de mots et d'allusions d'une violence rare (ceux de la souffrance). Et tous les matins à l'aube, depuis de nombreuses années, il s'installe devant la toile pour 8 à 9 heures d'affilée comme s'il s'infligeait sa punition quotidienne. Mais le temps a passé. Aujourd'hui âgé de 60 ans, l'enfance paraît loin et il a tendance maintenant à se projeter dans un au-dela plus optimiste que par le passé : une apesanteur dans l'univers et ce dernier serait étrangement celui de l'enfance. Des oeuvres perturbantes, mais émouvantes et attachantes. Alain Matarasso Décembre 2010