Chandelier
Dans son essai sur l’art contemporain[1], le philosophe Jean-Paul Curnier remarque : « La question de la liberté en art ne se pose pas en termes formels, mais en termes de complaisance et d’adhésion ou non à un mode culturel dominant quel qu’il soit. » Refusant de se plier à l’impératif d’un renouvellement permanent des formes, gage d’une soumission inconditionnelle aux lois du marché, Michelle Lopez poursuit depuis des années une double exploration. D’une part, elle ne cesse de questionner ce qui fonde encore l’acte sculptural pour, d’autre part, inscrire ces interrogations dans une démarche plus vaste, plus politique aussi que l’on pourrait analyser comme une critique envers les impasses de la pensée occidentale - pour ne pas dire américaine.
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Dans son poème « Qu’il est doux parfois », Rilke évoque notre condition d’humain avant d’y affirmer que nous nous devons : « D’être cet arbre de gestes, qui un instant, ralentit les allures célestes pour y placer sa vie. » Et si l’art de Michelle Lopez ne visait qu’à cela, ralentir les allures célestes pour y placer nos vies.
Extrait du commentaire de Damien Sausset
[1] Jean-Paul Curnier, Aggravation, 1989-2001, éd Farrago, 2002.