Cédric Laplace est né en 1977 à Lyon d’un père banquier et d’une mère publiciste. Son enfance, matériellement stable, est néanmoins marquée par des accès d’angoisse et des crises d’insomnie. Après le lycée, il suit une classe préparatoire en lettres sup puis est admis à Hypokhâgne. Durant ces années d’étude, il s’adonne à différentes substances illicites. En 1998, il est diagnostiqué schizophrène. Un an plus tard, il suit une cure de désintoxication mais continue à absorber des barbituriques. C’est dans ces périodes de manque qu’il commence à créer. Puis en 2005, il est admis dans une clinique comportementaliste pour un séjour au terme duquel sa maladie est stabilisée. Ses dessins au stylo encre sur papier évoquent des univers vibratoires. Ils sont de deux types selon les propos de Cédric Laplace : « l’univers des carrés qui reflète le mental apollinien et celui des traits qui évoque le viscéral dionysiaque » ; autrement dit la démesure de Dionysos et la mesure d’Apollon telles qu’elles sont appréhendées par Nietzsche.
Passionné de mathématiques, Cédric Laplace a conçu une série de dessins sur des carnets, comme autant de fractures ou de brisures qui rappellent la multiplicité des petites attaques d’une dépression. Ces dessins sont produits par diverses petites lignes qui se mêlent et affluent vers des lignes de force. Légères ou appuyées, elles semblent faire écho à l’intensité émotionnelle ressentie par son auteur. Pour Cédric Laplace, exposer au Musée de la Création Franche, permet de faire une « pause », de revendiquer son état contemplatif, mal accepté par notre époque où seule l’activité est valorisée. « Dans un musée, le temps est en partie neutralisé culturellement. […] On accède au temps sensible et à la pure contemplation de l’espace de l’œuvre et de sa temporalité. » CL. Cédric Laplace réside à Lyon. Son oeuvre est entrée dans la collection de la Création Franche en 2015. |