Camille Girard et Paul Brunet Desire of terrestrial movement
Sur une proposition de toutvabien.co
Camille Girard et Paul Brunet et l’équipe de la galerie Artem sont heureux de vous présenter l’exposition et l’atelier de dessin "Desire of terrestrial movement".
En pénétrant la première salle de la galerie, l’on découvre l’exposition de dessins à l’encre de Chine, en niveaux de gris et noir sur le blanc du papier, sur le blanc des murs. L’espace est saturé, quasi littéralement du sol au plafond, de signes, de traits, visibles où que l‘on se trouve. Immergé de toutes parts dans cet ensemble où l’on se positionne pour regarder et tenter de saisir la très bouleversante et précise attention au monde des dessinateurs Camille Girard et Paul Brunet, l’on est plus qu’une paire d’yeux, avides de tout découvrir, tout englober, vissée sur un corps en mouvement qui tournoie dans l’espace laissé libre du centre de la pièce.
Une ronde de dessins, évoquée par le titre de l’exposition : Desire of terrestrial movement*, où effectivement la Terre tourne, les artistes et les dessins aussi et nous avec.
Seuls garde-fou à ce vertige, les baguettes de chêne clair des cadres, aboutées au plus proche, précisément là-même où elles séparaient les dessins constituent l’armature visible de cette proposition all-over.** Plus de limites au regard, aux mouvements spontanés du corps, à l’observation, à l’apprentissage, à la pensée.
Cet espace d’apprivoisement, d’apprentissage du regard constitue la donnée fondamentale de cet opus très particulier à la galerie Artem qui, en invitant les dessinateurs à intervenir dans le cadre d’une exposition, ce dont ils deviennent peu à peu coutumiers, les ont également conviés à transmettre leur savoir-faire, tant technique que sensible et critique, par le biais d’un atelier de dessin, ouvert dans l’espace adjacent.
Les enfants participants au projet bénéficient d’un parcours d’exposition spécifique, adapté à leurs âges et à leurs manières d’appréhender les différents champs du Dessin. La rencontre avec les œuvres, en compagnie des artistes, leur permet d’exercer leur regard et d’obtenir des réponses aux questions qui les traversent. Dans la deuxième salle, un atelier au cadre accueillant a été aménagé à leur intention, spécialement adapté à leurs besoins ergonomiques, de sociabilisation et de rigueur au travail. Cet espace leur permet d’expérimenter à la fois le sens de l’observation, les techniques du dessin, une ébauche des aspects critiques liés à une production plastique, le travail en commun, la délégation de tâches spécifiques, l’élaboration d’une exposition et d’une édition, que nous serons très fiers de vous présenter tous ensemble à l’issu de cette passionnante expérience, le samedi 4 mai 2013, lors d’un goûter d’inauguration de l’exposition conjointe des artistes et des enfants, à partir de 17h.
*Désir du mouvement terrestre
** All-over : Historiquement, le all-over est une pratique apparue en peinture vers 1948, inventée par Janet Sobel (1894-1968), peintre américaine d’origine ukrainienne dont Jackson Pollock s’est inspiré, à partir de 1945, pour créer ses drippings. Elle consiste à répartir de façon plus ou moins uniforme les éléments picturaux sur toute la surface du tableau ou ici, des murs de la galerie. Le dessin semble, dans ce parti-pris, se prolonger au-delà des bords, éliminant le simple champ de la feuille de papier.