Camille Chastang

Si la pratique de Camille Chastang peut prendre la forme de céramiques, de papiers peints autant que d’installations, le dessin qu’elle pratique quotidiennement reste le point de départ de ses réflexions plastiques et théoriques. Animée par la volonté de déconstruire la hiérarchisation distinguant les arts dits « mineurs », souvent assignés aux artistes femmes, de ceux "majeurs", associés à leurs homologues masculins, Camille Chastang cultive le désir de (ré)concilier les arts décoratifs et les beaux-arts en déconstruisant la classification hégémonique des sujets et des médiums. En s’appropriant le motif, notamment floral, comme sujet, elle revendique son admiration pour les éléments décoratifs et explore le potentiel politique et féministe qu’ils représentent. Dépassant la dimension ornementale et figurative qui lui est généralement attribuée, le végétal devient dans les installations de Camille Chastang un outil d’émancipation renversant les rapports de valeurs entre les sujets, le fond et la forme, et permettant de se réapproprier l’espace d’exposition en dépassant les frontières dichotomiques entre public et privé, masculin et féminin.

Camille Ramanana Rahary