Benjamin Levesque

Biographie

Eléments biographiques


Les lectures, les personnages, les univers dont s’imprègne Benjamin Lévesque, sont, depuis
plus de vingt ans, prétextes à une lente et longue déambulation que l’artiste traduit et fi xe par le
dessin, la peinture, les matières et les couleurs de son souvenir.
Son apprentissage du dessin achevé en 1984, Benjamin Lévesque approfondit la représentation
du corps et du nu tout en éveillant son intérêt aux traces de vie dans la ville. Mêlant dès ses
premières oeuvres fi gures et matières, l’artiste saisit les motifs urbains, tels des codes, pour
bâtir une narration volontairement en suspens.
Soupiraux, éboulis, maisons en ruine, refl ets peuplent, à la fi n des années 1980, des paysages
désolés, rendus abstraits dans la profondeur de leur matière. À Belle-Île-en-mer, il s’empare
des marques de peinture laissées sur les rochers par les coques de bateaux, chahutés par la
mer. Les refl ets moirés d’un étang, la dérive des couleurs, les jeux de lumière et de transparence
seront autant de thème d’exploration appliquée et obstinée que la maîtrise du pastel viendra
renforcer.
Etablissant d’instinct une évidente relation entre le corps et la ville, la présence humaine et
la nature, l’écriture et le dessin, Benjamin Lévesque rapproche dans un même élan musique
et peinture. Une série de toiles intitulée « Musique de chambre » rapproche les sensations
musicales des sensations visuelles. Puis « Portes » et « Nocturne », paysages, composés
telles des partitions, vont matérialiser sa recherche et marquer de leur empreinte sa production
au cours des années 1990.
S’il sait dépasser les conventions pour les unir ou les réviser, le peintre marie avec habileté des
contraires, conjuguant dans sa peinture raffi nement et violence, noirceur et lumière intérieure,
douceur et rugosité. La profusion des matières qu’il invente - de l’aspect granité du pigment au
velouté d’aplats glacés - traduit une maîtrise hors-pair.
Dans son intense production, Benjamin Lévesque ménage des respirations, comme des pas
de côté, nommés « antichambres » où le dessin vient discourir avec la couleur. Autour de Van
Dyck, Watteau, Goya ou Manet, l’artiste interprète les maîtres passés intervenant sur leur oeuvre
gravé (tel catalogue raisonné du XIXe siècle du musée des Beaux-arts de Lille, l’ensemble des
80 Caprices de Goya ou l’édition de la collection Mariette).
Le motif devient alors note, mélodie et musique. L’espace exploré, densifi é s’ouvre à de
nouveaux horizons.
Comme on boucle un long parcours, la plupart des sites où Benjamin Lévesque est intervenu
- abbayes de Port-Royal (2008) et de Saint-Riquier (2007), le Grand Théâtre de Nantes ou le
domaine de la Rairie (2007), les instituts français de Kiev et d’Odessa (2001), le Château de
Viaud à Lalande-Pomerol (1995) mais aussi les rues de Venise, d’Istanbul ou de Paris, fusionnent
dans sa recherche picturale au titre de rencontres graphiques, sensibles et humaines. Avec
Sapho, il conjugue peinture, poésie et chant « juste avant de voir » (2007). Avec l’écrivain et
critique Gérard-Georges Lemaire, il sonde les « leçons de ténèbres » (2013).
Depuis 2010, son exploration de la permanence du motif accompagne la fi gure du Fifre de
Manet, qu’Anne-Marie et Roland Pallade exposaient dans leur galerie de Lyon et à l’Université
Lyon 3 en 2011 et aujourd’hui celle d’Armance, de Stendhal, que les mêmes galeristes auront
sur leurs cimaises de janvier à mars 2015. Conjointement, aux mêmes dates, la Galerie Tadeusz
Koralewski, présente à Paris, ses inspirations romanesques sur toiles et verres gravés, tandis
que la Librairie Mona lisait expose, également à Paris, ses oeuvres graphiques à l’occasion de
la publication de Benjamin Lévesque, Dessins et motifs, aux éditions Books Factory, autour de
Mademoiselle Kolakoski, héroïne de Jacques Roubaud.

Dernière mise à jour le 11 janvier 2022