Behind the Future solo show de Nicolas Dhervillers

Photographies
Exposition
Photographie
School Gallery Paris / Olivier Castaing Paris 03

Bridge, 2012 série Behind the Future 130x205 cm édition 8 + 2EA ©Nicolas Dhervillers courtesy School Gallery / Olivier Castaing

 

Cette deuxième exposition de l’artiste présentée à la School Gallery, permet de dévoiler la nouvelle série du photographe. Elle a été conçue dans le cadre du projet Mono présenté durant l’été et jusqu’à fin novembre à Völklingen en Allemagne, en résonance avec la Documenta de Kassel, à l’initiative de Laurent Le Bon.

Certaines de ses photos étaient visibles lors de la dernière édition de la FIAC sur le stand du FMAC et sur le stand de la School Gallery à Paris Photo. 

Dans ses précédentes séries (My sentimental archives ou Tourists), il y avait déjà cet air. Un peu d’artifice et de poésie vespérale. Dans des forêts, des montagnes, des sous-bois, sur des routes de campagne, des petits hommes passaient. Minuscules incrustes glanées sur internet ou dans quelques archives. Dhervillers leur donnait une seconde existence, la possibilité d’une errance éternelle à travers un temps épais et envahissant. Chez Nicolas, la nuit est toujours feinte. Elle est littéraire et philosophique. Avec elle, les paysages s’abandonnent et deviennent terres d’égarement, zones alternatives, huit-clos métaphasiques. Et qu’il ajoute ou non une présence humaine à ses « tableaux photographiques », Nicolas Dhervillers cherche des âmes à réveiller et des ciels à endormir. Toujours.

C’est presque une ville et elle est presque morte. La nature est passée dessus, autour. Elle a fabriqué sescouleurs et sa propre architecture. De la mousse, très verte, a dessiné librement ses formes et s’amuse aujourd’hui avec les restes. Les restes des chemins ferrés, des larges cuves en cuivre, des grosses machines, des emmêlements de tuyaux, des montagnes de rouille,  des hauts fourneaux. On dirait des entrailles de métal, à sec, une acropole de fer, une cathédrale d’acier oubliée par son dieu, révoquée et sans peuple. Cette cité désaffectée de six hectares, c’est l’ancienne usine sidérurgique de Völklingen dans la Sarre, classée au patrimoine mondial de L’UNESCO. Nicolas Dhervillers l’a traversée. Il a cherché sa profondeur et a trouvé dans ses ruines, une beauté enténébrée d’une lointaine présence. Il est passé dans une zone, pareille à celle de l’Orphée de Cocteau, un lieu « où la vie est longue à être morte », un espace où seul règne le silence des ombres. Il a trouvé plus qu’un paysage, un décor, a pénétré son rythme, son langage. Il en a fait un prélèvement sensible, un document esthétique. Il a poussé ses photographies au-delà de l’archive et du simple constat. Il les a emmenées ailleurs, dans un passage intermédiaire et énigmatique, dans une région romantique entre chien et loup, entre la fin du jour et une nuit sans retour. Il y a comme un malentendu dans les clichés de Nicolas Dhervillers, un anachronisme peut être, qui vient sans doute de cette chute vers l’opacité et le secret. Toucher aux lumières, au réel, fabriquer des airs de mystère, d’artifices permet de lutter contre toute forme de nostalgie. 

 

Texte de Julie Estève, septembre 2012


Horaires

Mardi > samedi 14h > 19h et sur RDV

Adresse

School Gallery Paris / Olivier Castaing 322 rue Saint Martin 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

Métro Hôtel de Ville ou Rambuteau station Vélib face au 83 rue du Temple
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022