Battre les bords : o̶p̶é̶r̶a̶n̶c̶e̶s̶
Dans le cadre du partenariat entre l’École européenne supérieure de l’image - ÉESI Angoulême-Poitiers et l’École nationale supérieure d’art de Bourges, le programme de troisième cycle, Document & art contemporain, investit la galerie La Box.
Le projet, qui se décline en trois volets — une mise en espace intitulée Battre les bords : opérances, deux journées d’études ainsi qu’une publication — est conçu collectivement par AM Fohr, Thomas Guillot, Marine Lahaix, Matteo Locci, Anna Romanenko, Asli Seven, Mabel Tapia, Josh Widera et Stephen Wright.
Ce projet à La Box est l'occasion de rendre publique une année de recherches structurées autour du nœud conceptuel Opérances et d'en imaginer sa transformation.
Qu'entend-on par Opérances ? Notre agir, nos projets et nos récits historiques sont, à des échelles différentes, souvent évalués selon leur capacité à se montrer soit opérantes, soit inopérantes. D’une part, l’opérance souvent proclamée (parfois comme un vœu pieux), la sur-opérance de plus en plus exigée par la raison économique, ou l’hyper-opérance feinte par les instances du pouvoir, sont à relativiser face à l’apparente inopérance de tout projet d’émancipation aujourd’hui. Mais d’autre part, les algorithmes et autres appareils de capture de nos savoirs et usages ne semblent que trop opérants, soulevant forcément la question de la puissance paradoxale de l’inopérance. Ainsi, dans cette relation binaire, opérances et inopérances semblent définir notre monde, réduisant et renfermant le champ des possibles. O̶p̶é̶r̶a̶n̶c̶e̶s̶ serait une façon de désigner le dépassement de cette dichotomie pour ouvrir un espace de puissance. Dans un champ déterminé par des forces multi-directionnelles, ces opérances « agissent » de façon peu perceptible.
Comment ces opérances peuvent-elles être repérées, caractérisées, voire pratiquées ? Qu’en est-il de l’opérance de nos désirs, de notre agir, de nos savoirs, de notre imaginaire ? Qu’en est-il de l’opérance de l’art ?