Au bout, le sud et après encore

Une exposition avec les étudiants de l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Lyon
Exposition
Arts plastiques
Centre d'arts plastiques - Saint-Fons - 69195 Saint-Fons

Le projet sur la vallée de la chimie, conduit dans le cadre d'un Atelier de Recherche et de Création avec les étudiants de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Lyon parMonique DeregibusetGuillaume Janot, professeurs et artistes, va être accueilli du 17 avril au 18 mai prochains au Centre d' Arts Plastiques de Saint-Fons. Cette exposition est le résultat de trois ans de travail avec des étudiants de deuxième et troisième année de l’option Art autour de la question du déplacement, du décalage et résulte d'une collaboration entre deux institutions ENSBA et CAP, collaboration soutenue grâce à la complicité attentive d'Anne Giffon-Selle, Directrice du CAP.

… Proposition de partir à la découverte d'un monde « autre » à quelques pas de l'Ecole située sur les quais de Saône dans le Lyon intra muros, avec pour seul investissement (seule « mise de fonds » pour chacun/e) : un ticket de bus, rendant l'aventure accessible. Nous avons décidé d'aller arpenter ce territoire particulier nommé « Vallée de la chimie » en raison de l’existence d’entreprises présentant de forts risques d’accidents industriels - pour certaines classées Seveso 4 -, qui dès le XIXe siècle puis tout au cours du XXe, auront fondamentalement participé à la création de la richesse économique des villes alentour. D' un lieu à l’autre, d'une interdiction à une autorisation, il s’agissait d’interroger la question des frontières et des limites de l’espace urbain tel que nous le réceptionnons généralement et qu’il nous représente, ici à Lyon – précisément - particulièrement concentré intra muros. Si près si loin... Il y aurait donc, au cœur de ce déplacement dans ces lieux industriels tout proches, un fort désir de rendre possible un « copié collé inversé » pour que la périphérie en représentation, tellement imaginaire et lointaine, puisse se déployer jusqu’à nous pour opérer son étrange métamorphose et habiter désormais nos espaces de représentation. Parce qu'il nous semblait en effet que ce territoire demeurait l'impensé, le refoulé en quelque sorte de la ville, son négatif. Aujourd'hui ce lieu est en totale reconfiguration, miroir fidèle des turbulences du monde qui nous entoure, et doit à ce titre nous permettre d'interroger notre société contemporaine dans son fonctionnement, avec tous les effets connus des délocalisations par exemple, puisque un grand nombre d'usines a déjà fermé ou est sur le point de le faire. Nous avons d’ailleurs été témoins en direct de la destruction de l'usine BASF de Saint-Fons – un symbole fort. Les questions d'ordre économique, sociologique, politique qui se sont alors posées nous ont amenés à interroger la possibilité – quasi inexistante ? – de représenter un monde fragilisé qui s'efface et s'effrite : le monde ouvrier, monde qui laisse peu à peu  place à l' « ECO PARK » de nos rêves à venir ?

La photographie n’est pas seulement un index du réel. Plus encore que le cinéma elle se veut présente à l’histoire, et à l’histoire officielle aussi bien qu’à l’histoire la plus obscure, à l’histoire collective autant qu’à celle des individus. L’indiscrétion essentielle, constitutive, qui est la sienne, lui fait multiplier les angles de visée et choisir des points de vue toujours plus improbables pour tenter de donner à voir l’histoire en train de se faire, pour en susciter en nous le souci, ou nourrir à l’inverse le désir de nous éveiller de ce que l’Ulysse de Joyce nommait « ce cauchemar ».

Ce projet a dès son origine été très ouvert, afin de permettre aux étudiants d'utiliser toutes sortes d'outils en fonction de leurs désirs de retranscription: dessin, photographie, vidéo, écriture, son...
Ainsi, c'est à la rencontre d'un espace plus proche de l'idée du laboratoire que nous vous invitons, où s’entremêlent les éléments épars rencontrés de-ci de-là, qui, mis bout à bout, devraient reconstituer un puzzle à même de témoigner des expériences et des rencontres successives. Tentative, aussi, pour redéfinir la fragilité des points de vue qui, d'une certaine manière, n'auraient ni début ni fin, mais proposeraient une photographie, au sens large du terme, d'un état des choses à un moment donné, tout en se rêvant la retranscription fidèle de l'implication de chacun et de chacune dans cette invitation au projet !

Monique Deregibus,Guillaume Janotet Anne Giffon-Selle, 2013.

 

Avec : Charlotte Audoynaud,Julien Benoit, Océane Bruel, Mona Chancogne, Stéphanie Clauzel, Aoife Field, Mael Gros, Luke James, Karolina Kyriaki Krasouli, Lou Masduraud, Fabrice Mouyon, Nina Patin, Elisa Peyou, Marilou Poncin, Tristan Rémy, Lucas Volpe, Ludivine Zambon.

 

Remerciements à Arkema, BASF, KEMONE, Rhovanil et Solvay pour leur participation au projet.

 

 

Tarifs :

Entrée libre

Horaires

Du mardi au samedi de 14h00 à 18h00. Fermeture les jours fériés.

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Centre d'arts plastiques - Saint-Fons - 69195 Espace Léon Blum Place du Pentacle BP 100 69195 Saint-Fons France

Comment s'y rendre

Voiture (parking gratuit) : Depuis A7 ou boulevard périphérique, suivre Saint-Fons puis prendre sortie Saint-Fons centre/ Port Edouard Herriot puis bd Yves Farge Boulevard Urbain Sud : sortie Saint-Fons Clochettes TER : Gare de Perrache ou de Jean Macé direction Vienne Arrêt Saint-Fons (7mn) puis navette municipale ou bus TCL 93 ou 60 TCL : BUS 60 (depuis Perrache) Arrêt Yves Farge BUS 93 (depuis gare de Vénissieux) Arrêt Clochettes Rochette TRAM T4 (depuis gare de Vénissieux) Arrêt Lénine-Corsière. A pied prendre la rue Corsière puis la rue Clochettes
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022