Artavazd Pelechian, le poète à la caméra

Dès ses débuts, dans les années 60, Pelechian a vu ses travaux comparés à ceux d’Eisenstein ou de Dziga Vertov. Un film de Pelechian ne se raconte pas : ce sont des images d’archive mélangées à des images documentaires, travaillées en un noir et blanc très contrasté, montées avec une bande-son faite de musique et de bruit. Ils fonctionnent comme une structure musicale qui exprimerait les variations autour d’un thème en une sorte de mouvement global. Les saisons - 1972, 29’ La vie dans les montagnes arméniennes : Les saisons, dit A. Pelechian, ne porte pas un regard de touriste sur ce monde. C’est l’enfant qui a vu, qui a grandi avec et qui le transforme en une sorte de monde irréel comme dans les contes. Notre siècle - 1982, 29’ Une méditation sur la conquête de l’espace : Pelechian procède à la mise en orbite du corps humain désorienté, pris dans la turbulence de la matière. Un magistral remontage d’archives avec, en rappel, des images des débuts de l’aéronautique. Fin - 1992, 9’ et Vie - 1993, 7’ Pas de mouvements de foule, pas de grands espaces. “Fin” et “Vie” ont pour cadre des lieux relativement confinés : là un train, ici, une salle d’accouchement. Rien d’autre ne relie ces humains tous différents et pourtant embarqués dans le même wagon.