Apokalyptische Reiter (Les Cavaliers de l'Apocalypse) - Damien Deroubaix

Exposition
Arts plastiques
URDLA Villeurbanne

Damien Deroubaix est né en 1972 à Lille. Après l’École des beaux-arts de Saint-Étienne, il s’installe à Paris qu’il quittera très vite pour Berlin. Ainsi Thibault de Ruyter le qualifie-t-il de plus allemand des peintres français. Pendant sa vie parisienne, l’artiste se plaisait à répondre à ceux qui l’interrogeaient sur son activité qu’il faisait de l’aquarelle – comme les vieilles dames. Aquarelle, dessin, encre, auxquels il adjoint souvent des tirages d’essai des gravures, utilisant l’ensemble des techniques traditionnelles de l’estampe (taille-douce, bois gravé et lithographie), il ne se prive d’aucun des savoir-faire rangés dans les tiroirs de la ringardise pour une œuvre vouée au papier.

Les premières gravures de Damien Deroubaix à l’URDLA furent réalisées en 2001. Ces eaux-fortes délicates, qui proclamaient déjà Die Liebe ist kälter als der Tod, constituent pourtant aujourd’hui les incunables d’une œuvre qui a depuis trouvé de nouvelles voies d’expression.
Dans la série de six grands bois gravés (160 x 120 cm) qui forme le noyau de l’exposition URDLA, il assortit les motifs et la construction propres à sa langue de nombreux clins d’œil à Dürer. Manière d’hommage puisque c’est à Nuremberg que cet ensemble fut dévoilé en décembre 2008.

Dans chacune des estampes on retrouve ce souci du montage et du carambolage qui court aussi bien à travers l’œuvre picturale que dans ses sculptures-installations. À l’évidence des signes de la culture heavy metal (de là viennent souvent les titres) et des cultures populaires, Damien Deroubaix adjoint de nombreuses références à l’histoire de l’art : les citations de Dürer comme les arbres de Roots, ou bien l’aile dans Das große Glück, et le titre même de l’exposition… Devant L’homme nouveau – un squelette de gorille qui se détourne et qui défèque le mot money –, face à la récurrence dans les autres dessins des croix gammées et des têtes de mort SS,  on songe à la sculpture portant le même titre d’Otto Freundlich reproduite en couverture du catalogue de l’exposition Art dégénéré organisée par les nazis en 1937. Les crânes ou les animaux poussent un « yeah ! », cri de satisfaction pornographique ; les ampoules diffusent de la lumière noire ; des squelettes chevauchent des requins… En somme, il fait feu de la provocation, de la violence et des caricatures du monde capitaliste et post-moderne.


Cyrille Noirjean

Tarifs :

entrée libre

Commissaires d'exposition

Artistes

Horaires

du mardi au vendredi de 10h à 18h le samedi de 14h à 18h

Adresse

URDLA 207 rue Francis-de-Pressensé 69100 Villeurbanne France

Comment s'y rendre

métro ligne A, Flachet
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022