Anticodes - Chris Haring

Très inspiré par la science-fiction, le danseur, chorégraphe et psychologue autrichien Chris Haring met en scène le corps humain comme un objet à moitié numérique. Dans Running Sushi, la compagnie Liquid Loft met en pratique la discipline du feng shui en la détournant : sur un ring, un couple de danseurs s’amuse à explorer la relation amoureuse à l’aide de baguettes japonaises... Pas de direction linéaire prédéfinie ni de chronologie. Au contraire, la performance est divisée en douze scènes différentes, indépendantes les unes des autres. Le public choisit les séquences et l’ordre dans lequel il souhaite les voir, comme on choisit un plat sur le tapis roulant d’un bar à sushi. La représentation est ainsi différente chaque soir et malgré cet effet « Pulp Fiction », film à séquences par excellence, l’histoire se forme peu à peu dans l’esprit du spectateur, indépendamment de l’ordre des scènes. Running Sushi fait référence au « superflat », mouvement d’art contemporain japonais, dont Takeshi Murakami, artiste plasticien et sculpteur, est considéré comme le chef de file. Cet art revendique l’influence des mangas et dessins animés pour mieux dénoncer une société japonaise superficielle et consumériste. Une véritable inspiration pour Chris Haring qui, avec Running Sushi, interroge la nature même de la performance dansée.