Les Plus Belles Heures, Marie-Claire Mitout, 2019

Extrait de la série Les Plus Belles Heures, Le Japon
Chez Daishodo, la collection Hiroshigé - Kyoto, Juillet 2019

Gouache sur papier, 19,5 x 28 cm

Biographie

Marie-Claire Mitout - Vit et travaille à Lyon
Représentée par la Galerie Claire Gastaud, Clermont-Ferrand

"Les Plus Belles Heures de Marie-Claire Mitout se présentent comme de simples scènes, des moments vécus, des lieux ou des situations observés et restitués en un long et impressionnant catalogue de petites gouaches sur papier." Les sujets en sont divers mais récurrents : paysages, groupes de personnages dans des espaces extérieurs ou intérieurs, moments de vie intimes comme des repas, des baignades ou des siestes, mais aussi des visites de lieux culturels. Tous les motifs qui scandent ce vaste ensemble ne sont cependant pas abordés de la même façon ; outre le fait que l'étendue temporelle de ce travail, commencé en 1990, atteste naturellement d'une évolution stylistique, cette diversité se manifeste surtout par la variété des points de vue adoptés et par leurs manifestations plastiques.
Tantôt en une visée unique, elle traduit un moment de contemplation devant un site choisi ou restitue l'émotion vécue d'un moment particulier, tantôt par jeux de fenêtres emboîtées, elle combine les différents éléments qui contribuent à raviver les souvenirs qui ont fait naître le désir de cette image. Dans tous les cas, cependant, il s'agit de représentations différées. Si certaines semblent s'appuyer sur un support mécanique, d'autres sont assurément des reconstructions mentales, de pures compositions cherchant moins à restituer l'aspect réaliste que l'ambiance d'un contexte, d'une rencontre et des sensations associées. Ainsi, d'image à image, c'est à cet écart permanent entre objectivité et subjectivité du regard que nous sommes confrontés, ou plutôt, auquel nous sommes conviés à participer. […]

Les Plus Belles Heures – titre qui évoque indéniablement les livres d'heures du Moyen Âge et en assume la filiation graphique – apparaît comme un étonnant projet de retranscription picturale des temps forts qui rythment le quotidien de l'artiste. La présence quasi permanente d'une figure qui arbore ses traits, semble de ce point de vue sans ambiguïté. De dos, de profil ou de face, debout, assise, les représentations de l'auteure et de ses proches nous introduisent et nous invitent à partager ses temps choisis, voire à les revivre. Celle qui peint l'image, ou dépeint la situation, y est simultanément personne et personnage. Elle voit, se voit, est vue, étant à la fois celle qui vit ce que nous voyons et celle qui donne à voir. […]

Promenant au fil du temps son témoin dans Les Plus Belles Heures, Marie-Claire Mitout tente de retracer en peinture la trajectoire d'un parcours de vie qui ressemble ou ressemblerait un peu au sien. Mais si l'opus qu'elle réalise est nourri de ce qui l'affecte en tant que personne et en tant qu'artiste, si elle témoigne partiellement sans la redoubler de son existence, il arrive aussi que l'œuvre, comme animée d'une force interne, finisse par générer des évènements ou des directions qui conduisent son créateur à les considérer pour effectuer le pas suivant. Marie-Claire Mitout fait ainsi le pari que c'est de l'œuvre et par l'œuvre que s'effectueront les trajectoires suivantes. Elle veut croire à la réalité des songes que lui offre la peinture."

Extrait de Claires réalités, texte de Philippe Agostini, publié dans la revue Roven, 2019

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Marie-Claire Mitout - Lives and works in Lyon
Represented by Galerie Claire Gastaud, Clermont-Ferrand

"Marie-Claire Mitout’s Les Plus Belles Heures [The Most Beautiful Hours] present themselves as simple scenes, moments of life, places and situations observed and rendered in the form of a long and stunning catalogue of small gouaches on paper.1 The subjects of these paintings are diverse but recurrent: landscapes, groups of people in outdoor or indoor settings, intimate life moments like meals, bathing or naps, as well as visits of cultural sites. However, all the motifs that punctuate this vast ensemble are not addressed in the same manner; other than the fact that the extended timeline of the work, which began in 1990, should naturally account for its stylistic evolution, this diversity mostly manifests through the variety of viewpoints adopted and their visual manifestations. Sometimes presented as single views, they convey a contemplative moment at a given location or the emotion felt at a particular time; in other paintings, the artist uses a series of interlocked frames to combine the various elements that conjured up the memories, which in turn prompted the desire to paint the image. In any case, all of them are depictions after the fact. While some seem based on a tangible visual aid, others are clearly mental reconstructions, pure compositions that seek less to convey the realistic aspect than the atmosphere of a given context, an encounter, and the feelings associated with them. And so, from picture to picture, we find ourselves facing – or rather, invited to participate in – a permanent breach between the objectivity and subjectivity of the artist’s viewpoint.

The Most Beautiful Hours – a title unmistakably reminiscent of medieval books of hours, and which openly signifies a graphic connection to them – is a stunning project that translates into visuals the highlights of the artist’s everyday life. The almost permanent presence of a figure that bears her own features seems to support this point of view unambiguously. Whether seen from the back, sideways, face-on, standing or sitting, the depictions of the artist and her friends and relatives introduce us to, invite us to share, and perhaps to relive, these chosen moments. The one who paints the picture, or depicts the situation, is simultaneously a person and a character in it. She sees, sees herself, and is seen, and is therefore the one who has experienced what we see and who lets us see it. […]

Carrying around her own personal witness from year to year in The Most Beautiful Hours, Marie-Claire Mitout strives to retrace the trajectory of a life that looks or might perhaps look a little like hers. However, while her body of work is informed by whatever affects her as a person and as an artist, and while she partially recounts her existence without reproducing it, there are also cases where the work seems animated by an inner force and generates events or directions that inspire the artist to take new steps. Marie-Claire Mitout has determined that it is from the artwork and through the artwork that new paths will open. She chooses to believe in the reality of the dreams that painting has to offer."

1. The size of each painting is 19.5 x 28 cm approximately, presented horizontally.

Excerpt from Claires réalités [Clear realities], Philippe Agostini, in Roven magazine, 2019
Translated by Lucy Pons, 2022

Site internet et réseaux sociaux

Site internet : https://mcmitout.com
Source

Documents d'artistes Auvergne-Rhône-Alpes - Partenariat Centre national des arts plastiques / Réseau documents d'artistes.

Dernière mise à jour le 15 novembre 2023