Alin Bozbiciu

C'est en touchant les plumes d'un oiseau que je trouve la manière de peindre la peau des humains
Exposition
Arts plastiques
Galerie Suzanne Tarasiève Paris 03
Need of hesitation (from Performing Doubt)

huile sur toile, 197cm x 305cm, 2020. Photo credit : YAP studio / Pavel Curagāu 

Alin Bozbiciu, peintre du doute

Alors qu’il était en résidence pour six mois à Paris, et qu’il fréquentait assidûment l’opéra, Alin Bozbiciu a eu avec Romeo Castelluci une conversation qui lui a inspiré des œuvres qu’il a intitulées « Après le sacrifice », en référence à Caïn et Abel. Dans la série, « Performing Doubt » dont il expose une partie à la galerie Suzanne Tarasieve – et qui est une extension de son travail parisien sur l’opéra –, les compositions de certains tableaux viennent de chefs d’œuvre de l’histoire de l’art, « Le Radeau de la Méduse » de Géricault, « L’Enlèvement des Sabines » de Poussin, « Les Raboteurs de parquet » de Caillebotte, ou des bas-reliefs romains. Mais au fond peu importent les sujets, Alin Bozbiciu dit que ce sont surtout les compositions qui l’intéressent. Il lit beaucoup de poésie, Essenine en particulier, et vénère les images de Tarkovski. Il peint souvent en écoutant de la musique, Mozart quand il est joyeux, et Bach toujours, qui fait peindre en général des sujets mythologiques.

Ses tableaux montrent parfois aussi des moments du quotidiens, des personnages dans la compagnie d’animaux domestiques, des hommes qui courbent la tête, et dont on ne voit que le crâne accablé sous le poids des soucis, ou simplement des corps au bord de l’abstraction comme des flux d’énergie. Cornel Brudescu, son maître de toujours qui, le premier, lui a donné sa chance à l’école d’art de Cluj, est l’un de ses principaux modèles – Alin Bobziciu est d’ailleurs en train de préparer une exposition l’année prochaine qui rassemblera exclusivement des portraits de lui. Il porte toujours une attention particulière aux carnations, qu’il peint de façon peu naturaliste, et dont il explique curieusement la réalisation : « c’est parfois en touchant les plumes d’un oiseau ou la fourrure d’un animal que me vient la meilleure manière de peindre la peau des humains. »

Anaël Pigeat

Artistes

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Oui

Adresse

Galerie Suzanne Tarasiève 7, rue Pastourelle 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022