L’Arrière-pays

Dans le cadre de Avignon, terre de culture 2025, le Centre national des arts plastiques (Cnap), en partenariat avec la Ville d’Avignon et le Festival d’Avignon, présente l’exposition L’Arrière-pays, territoires arabes en archipel : des traversées et des récits, à travers la collection du Centre national des arts plastiques, du 3 juillet au 31 août 2025, à l’Église des Célestins. 

L’Arrière-pays fait dialoguer photographie, image animée et spectacle vivant, en résonance avec la langue arabe, invitée de la 79^e édition du Festival d’Avignon, et le travail de Marlene Monteiro Freitas, qui en est l’artiste complice. Empruntant son titre au poète Yves Bonnefoy, cette exposition propose un pas de côté par rapport au présent pour se lancer dans la quête d’un ailleurs, adoptant pour boussole le désir et l’espoir.

Fuite, errance, passages, exil, migration, traversées, abandon, frontières : bien des œuvres contemporaines déclinent ces expériences du déplacement. Les artistes, à travers la photographie ou la vidéo, trouvent des points de passage, inventent des temporalités autres, repensent des géographies, malgré le dépaysement, l’exil à soi et à sa communauté, les turbulences du temps politique. Collectant archives et témoignages en forme de récits, ils deviennent à leur tour les témoins – vigies qui redonnent la parole à des sujets privés de la possibilité de dire « Je », à la recherche d’un arrière-pays.

Chez le poète Yves Bonnefoy, « L’Arrière-pays » désigne un double exil spatial et temporel, une remise en question du présent, une quête d’un autre lieu de la mémoire, de l’Histoire, de l’invisible dans toutes ses composantes. Cette recherche de l’altérité dote l’écriture poétique d’une fonction d’excavation, mais aussi de trajectoire. Les images, la langue, le sujet deviennent des entités à redéfinir dans le parcours de la remémoration.

Les œuvres rassemblées dans cette exposition s’inscrivent dans des contextes marqués par la guerre ou l’instabilité chronique, se rechargeant perpétuellement du chaos contemporain. Par les jeux du documentaire et de la fiction, elles prennent la forme de contre-récits et de parcours de vie évoquant la transmission (Marwa Arsanios, Ammar Khodja, Sirine Fattouh, Bouchra Khalili, Elika Hedayat, Dania Reymond), les géographies politiques (Randa Maddah), l’Histoire ensevelie (Ghassan Halwani, Taysir Batniji, Safia Benhaïm), la mémoire (Mehdi Meddaci), ou encore les fictions politiques (Randa Maroufi, Larissa Sanssour).

Un nouveau programme de films sera organisé dans le cadre de la Semaine Libanaise, qui se tiendra du 8 au 13 septembre 2025 en Avignon, à la Collection Lambert, dans les bibliothèques et les cinémas, ainsi que dans des lieux insolites d’Avignon Bibliothèques, à l'invitation de son directeur Jérôme Triaud.