15e Festival international du photo-journalisme 2003

Manifestation/Festival
Photographie
Visa pour l'Image Perpignan
Crise diplomatique, perte de crédibilité pour l'Onu, chute du régime irakien, lancement d'une "feuille de route" pour rétablir la paix entre Israël et Palestine, et puis, toujours, les conflits oubliés. Visa pour l'image fera le point sur une profession que l'on dit menacée mais qui s'avère de plus en plus nécessaire.

Complément d'information

communiqué de presse

Embedded...

Depuis des années, on nous répète sans cesse que la photo est morte. Enterrée par la télévision. La guerre en Irak en aura été le plus cinglant démenti. C’est l’unique, et très maigre avantage de cette triste actualité... La télévision est passée du reportage sérieux - souvenons-nous de la guerre du VietNam ! - au « non-reportage » pendant la première guerre du Golfe. Nous voici donc à l’époque du « reportage de majorettes » sur ce conflit*. Soyons sérieux ! À qui veut-on faire croire que ces images de webcam que nous avons subies 24h/24 sont de l’information ? Tout au mieux de la télésurveillance ! Peut-être amusant pour la télé-réalité, mais à la limite de l’obscénité dans le domaine de l’information. Sur Al-Jazira ou sur Fox News, même film, seul le commentaire diffère. Attention, que l’on ne se méprenne pas : je ne suis absolument pas en train de dénigrer les journalistes de terrain qui travaillent pour la télévision ! Je sais qu’ils sont aussi présents et engagés. Et que, malheureusement, ils ont payé eux aussi un très lourd tribut pour nous informer. J’ai cependant la profonde conviction qu’il va falloir attendre le retour des photographes pour avoir des images. Bien sûr, il est encore trop tôt pour tirer les leçons de cette nouvelle notion (j’allais écrire dérive) du « journaliste embarqué ». Lors du colloque organisé à Perpignan en septembre dernier, à propos de cette guerre annoncée, Edgar Roskis, du Monde Diplomatique, affirmait sa conviction que les photographes devraient refuser les images qu’on allait leur imposer... J’avais alors pensé qu’il était excessif, qu’il allait un peu trop loin. Mais où est l’info, quand on est sur un char, sans aucune liberté de circuler ? On me rétorquera - sans doute à juste titre - que ceux qui sont à Bagdad sont eux aussi soumis à un « encadrement ». Oui, c’est vrai, mais je suis convaincu qu’il y aura des images. Prises sans concession, sans obéir à qui que ce soit. Avec leurs convictions, leurs désirs de témoigner, chacun à sa manière. A Perpignan, les photographes seront là, pour témoigner, en toute liberté, de ce qu’ils auront vu, et vécu. Les esprits seront redevenus plus lucides, et ceux qui auront accepté de « coucher avec... » se seront réveillés.

Jean-François Leroy

* Merci à Horacio Villalobos (directeur photo de Diaro Popular de Buenos Aires)
pour cette expression que je lui ai empruntée.

À l’heure où nous écrivons ce texte, ces 9 journalistes ont trouvé la mort en exerçant
leur profession sur le conflit iraquien et nous tenions à leur rendre hommage :
Julio Anguita Parrado - El Mundo
Tarek Ayoub - Al-Jazira
Michael Kelly - Washington Post
Christian Liebig - Focus
Taras Protsyuk - Reuters
José Couso - Tele 5
Terry Lloyd - ITN
Paul Moran - Autralian Broadcasting Corporation
Kaveh Golestan - BBC

A ce jour, 2 sont portés disparus :
Frédéric Nerac - ITN
Hussein Othman - ITN

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Visa pour l'Image 24 rue François Rabelais 66000 Perpignan France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022