Y he aquí la luz (Et voici la lumière)

Œuvres du Centre national des arts plastiques
Exposition
Museo de arte Miguel Urrutia
Vue de l’exposition « Y he aquí la luz » (Et voici la lumière), organisée par le Centre national des arts plastiques au Museo de Arte Miguel Urrutia

Jean-Luc Vilmouth, Pourquoi le monde est-il devenu rond ?, II, 1991 (détail). Vue de l’exposition « Y he aquí la luz » (Et voici la lumière), organisée par le Centre national des arts plastiques au Museo de Arte Miguel Urrutia, Bogotá, Colombie.

Dans le cadre de l’Année France-Colombie 2017, le Cnap et le Museo de Arte Miguel Urrutia de Bogotá présentent, du 7 avril au 24 juillet 2017, l’exposition « Y he aquí la luz », réalisée à partir de la collection du Cnap et d’œuvres d’une collection privée colombienne.

L'exposition

Et voici la lumière, voici les soldats, voici les patrons,
Voici les enfants, et voici la lumière, voici la joie,
Voici la guerre, voici l’ange, voici la peur,
Et voici la lumière, voici la blessure universelle, voici la nuit,
Voici la vierge, voici la grâce,
Et voici la lumière, et voici la lumière, et voici la lumière,
Et voici le brouillard, et voici l'aventure, et voici la fiction,
Et voici le réel, et voici le documentaire,
Et voici le mouvement, et voici le cinéma, et voici l'image,
Et voici le son, et voici le cinéma, voici le cinéma,
Voici le cinéma. Voilà le travail.
Jean-Luc Godard

« Et voici la lumière » (Y he aquí la luz) : sur ces mots, prononcés devant un écran lumineux, vide d'images, Jean-Luc Godard clôt son film Scénario du film Passion (1982). Il y est question des mystères de la création et des voies par lesquelles le cinéma rencontre la peinture, la fiction rencontre le réel. Cet écran blanc est celui de tous les potentiels que l'imaginaire, en recourant aux artifices de l'image, pourra y faire apparaître dans une tentative de dire les temps présents.

L'exposition « Y he aquí la luz » réunit vingt artistes, représentatifs d’une scène française depuis le début des années 1990, qui ont tous croisé la pensée de Godard. Il y est question de l'origine des images et de leurs modalités d'apparition et de disparition. Il y est question des régimes scopiques inventés par les artistes à partir des dispositifs de production et de projection. Il y est question de l'image dans tous ses états, de sa virtualité à sa matérialisation, de sa latence à sa naissance, en passant par ses variations de vitesse, de la fixité à la mise en mouvement, du battement organique à la pulsation numérique. Pour penser encore une fois les passages de l'image [fn] « Passages de l'image », exposition du 19 septembre 1990 au 13 janvier 1991, au musée national d’Art moderne - Centre Pompidou, Paris , par son expérience même. [/fn] par son expérience même.

L'exposition se développe en deux parties. La première, intitulée « Y he aquí la imagen » (Et voici l'image), invite à parcourir un ensemble d’installations qui accueille le spectateur dans la pénombre d'une caverne néo-platonicienne dédoublée (Ange Leccia) jusqu'à l'éblouir (Véronique Joumard), à sa sortie, comme pour lui faire oublier tout ce qu'il aura vu. Entre-temps, on aura assisté à la naissance, depuis une même matrice, de toutes choses dans l'univers (Jean-Luc Vilmouth) ; on aura vu une image en commander d'autres, apparaissant et disparaissant dans l'obscurité (Philippe Parreno) ; on aura vu un personnage de fiction surgir dans la réalité puis des images se redoubler pour mieux se démultiplier, afin de mettre en crise le réel (Pierre Joseph) ; on aura assisté à une symphonie électronique orchestrée sur des façades d'immeubles (Pierre Huyghe) ; on aura vu des images volumétrisées, photographies extraites de pages de journaux, comme autant de statues de sel, de tigres de papier, qui entrent spectaculairement dans l'espace d'exposition (Wang Du).

La seconde partie, intitulée « Y he aquí el cinema » (Et voici le cinéma), consiste en un programme de films et de vidéos réalisés par ces mêmes artistes ou par ceux de la génération suivante, qui se sont rencontrés au travers de l'école d'art, la collaboration ponctuelle ou la stratégie d'alliance. Les huit heures trente de cette projection en salle proposent dans le temps réel d'une journée du musée toutes les variations de l'effet cinéma qu’ils ont explorées. Il y est question autant de cinéma que de photographie, de fiction de soi que d'exploration du monde.

Commissariat : Pascal Beausse, responsable de la collecton Photographie du Centre national des arts plastiques
Coordination générale : Marc Sanchez

Sites internet associés

Partenaires

L’exposition « Y he aquí la luz » est réalisée en collaboration avec l’Institut français dans le cadre de l’Année France-Colombie 2017.

Commissaire générale de l’Année France-Colombie 2017 : Anne Louyot

Adresse

Museo de arte Miguel Urrutia

Calle 11 # 4-21
,
Colombie

Dernière mise à jour le 13 octobre 2022