SPAZIO DI RAPPRESENTAZIONE // ESPACE DE REPRESENTATION

Spazio di rappresentazione/ Espace de représentation rassemble des photographies de Claire Chevrier prises à Rome au cours de son séjour à la Villa Médicis, entre 2007 et 2008. Cette sélection photographique est composée spécifiquement pour la salle blanche du Musée des Beaux-arts de Nantes et établit des liens avec les collections permanentes, notamment avec les toiles de l’italien Pannini : La Place Navone et La Prédication d’une Sybille (1765). Claire Chevrier a cherché à cartographier la cité romaine loin du pittoresque, proche du constat documentaire ou ethnographique. Une accumulation de témoignages architecturaux antiques et contemporains restitue l’identité de la ville, évoque la complexité de son centre et de ses abords. Au cours de cette année de prises de vues, Claire Chevrier a fait le choix de sortir du centre ville historique auquel se cantonnent les clichés touristiques. Hors de ces images habituelles de la cité, on découvre peu à peu des espaces de représentation oubliés par les habitants eux-mêmes. Loin de toute image grandiose, le public est alors confronté à une poésie de l’inattendu. «Mes images sont des espaces mentaux de représentation » explique Claire Chevrier. Sans souci d'exemplarité, les sites sélectionnés déterminent alors une autre identité de Rome - sous une forme elliptique ou fragmentaire - à même d'évoquer la diversité d'un milieu urbain et de ses abords, de l’intérieur de la basilique Saint Jean de Latran aux paysages de la périphérie de la ville. Ainsi, les photographies de Claire Chevrier ne composent un inventaire des principaux monuments ou sites romains mais plutôt une suite « d’environnements » qui juxtaposés « reconstituent la topographie culturelle de Rome ». Le plus symptomatique est sans doute ce stade contemporain où s’entrainent de jeunes gens qui sont entourés de sculptures antiques mêlées à celles des années mussoliniennes : permanence des activités au-delà du contexte historique. Regard distancié, d’une grande sobriété fuyant l’anecdote, la photographie de Claire Chevrier, invite le spectateur à voir autrement.