Laughing at clouds , exposition de Gilles Barbier

Projet soutenu par le Cnap
Exposition
Arts plastiques
The Chimney NYC New York

Du vendredi 1er novembre au dimanche 15 décembre, la galerie The Chimney présente la première exposition personnelle à New York de Gilles Barbier, "Laughing at clouds".

Originaire du Vanuatu, un archipel situé dans le sud-ouest de l’océan Pacifique, Barbier emprunte à la science-fiction, bande dessinée, littérature et cinématographie pour créer de nouvelles cosmogonies. Dans "Laughing at clouds", titre inspiré par la chanson Singin’ in the Rain, des parapluies noirs remplis de bulles de BD lévitent jusqu’à 7m de hauteur.

Dans cette scénographie fantastique, évoquant Mary Poppins et les paysages surréalistes de René Magritte et Salvador Dalí, Barbier déploie et articule avec humour et légèreté une réflexion sur l’importance du langage et du dialogue.

L’intérêt de Gilles Barbier pour le hasard et les jeux de rôle remonte au début des  années 1980, et plus particulièrement à la lecture de "L’Homme-Dé" (1971) de Luke Rhinehart – l’autobiographie d’un psychiatre fictif écrite par George Cockcroft. La vie du protagoniste plonge dans l’absurde lorsqu'il décide de soumettre ses décisions à un dé. Les comportements incohérents et anticonformistes de Rhinehart pulvérisent alors logique et catégorisation, entraînant le personnage vers sa perte. Barbier, fasciné par le jeu de dés, adopte cette méthode au début de sa carrière et conçoit un damier sur lequel chaque case est assignée à un énoncé. Cette stratégie de travail mécanisé aboutit à «Pions» - une série de clones miniatures de l’artiste qui imitent des archétypes tels que le Pape, une Geisha, Imperator, Cro-Magnon, E.T.

Dans The Chimney, les parapluies suspendus deviennent des objets de téléportation. Tels des trous noirs tourbillonnants, ces abris protecteurs sont des portails qui défient la distance et les contraintes du corps. Les bulles de bande dessinée qui grouillent sous les canopées semblent dans l’attente d’histoires et de confidences. Immaculés, les phylactères font un trou dans l'image, l’infiltre, la perturbe et l’«oxygène» avec leur luminosité. Tels des fissures métaphoriques dans le système visuel, ces ballons comiques suggèrent la possibilité de métamorphose – une caractéristique nécessaire à tout écosystème créé par l’artiste.

En 2018, Barbier est saisi par la scène très médiatisée de Donald Trump, seul sous un parapluie, discutant avec des journalistes, tandis que son épouse Melania reste sous l’averse. "Je me suis dit alors que l’amour, c’était justement se tenir ensemble sous un parapluie en échangeant, alors même qu’à l’extérieur de ce tout petit territoire protégé, la vie est un peu plus dure. Se serrer sous un parapluie, nous avons tous connu ce bonheur, et avoir la possibilité de continuer le dialogue alors qu’autour l’eau, la colère ou la haine engloutit tout. C’est très ténu, c’est très instable, à peine plus gros qu’un chapeau, mais ça peut aussi être une cathédrale pour peu que l'on se donne la peine de l’habiter, et je trouve ça bien plus beau qu’un château à Versailles..."

Dans "Laughing at clouds", Barbier invite les visiteurs à restaurer le dialogue sous ce toit protecteur, à résister aux monologues hermétiques et "faits alternatifs", et nous encourage peut-être même à chanter sous la pluie.

Ce partenariat entre la Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois et la galerie The Chimney, a bénéficié du soutien pour le développement de partenariats avec des galeries étrangères du Centre national des arts plastiques.

Artistes

Adresse

The Chimney NYC New York États-Unis
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022